Les paramètres liés au conducteur
Les auteurs sont généralement d’accord pour dire qu’il y a différents aspects qui influencent la conduite automobile :
Les connaissances, les automatismes et les aptitudes de l’individu
Tout conducteur ayant acquis une certaine expérience développe un ensemble d’automatismes, des réactions préprogrammées.
A côté de cela, certaines circonstances peuvent engendrer une conduite problématique.
L’acceptation des risques
A. Le risque sur le plan de la sécurité
Le conducteur accepte d’encourir un certain niveau de risque dès lors qu’il peut en retirer un « gain » qui justifie cette prise de risque. C’est la théorie de l’homéostasie du risque. Le conducteur peut entreprendre des actions plus ou moins risquées en fonction d’un gain potentiel (par exemple gagner du temps).
A tout instant, il ajuste ses comportements de manière à ce que le risque estimé soit en conformité avec les gains attendus.
Autrement dit, la vitesse est fonction du sentiment de sécurité du conducteur.
Il route vite parce qu’il ne voit pas le danger et parce que, même s’il commet une infraction, il pense que celle-ci passera inaperçue.
Dans ce contexte, deux notions sont à analyser :
– le « gain espéré »
La relation entre le temps de trajet et la vitesse n’est que très rarement linéaire, et même dans ces cas-là, le gain de temps est exponentiellement décroissant.
Par exemple, si je parcours une ligne droite de 10 km:
– à 10 km/h, la durée du trajet est de 1h
– à 20 km/h, la durée descend à 30 minutes
– à 30 km/h, 20 minutes
– à 40 km/h, 15 minutes…
En passant de 30 km/h à 40 km/h, je ne gagne déjà plus que 5 minutes. Le gain de temps décroit avec la vitesse.
– le « risque estimé »
Actuellement, la gravité des blessures en cas d’accident à vitesse élevée ne semble pas encore suffisamment connue.
Pour toucher un large public et faire comprendre que « rouler un peu trop vite peut avoir de grandes conséquences », des campagnes de sensibilisation sont nécessaires.
B. Le risque d’être sanctionné
Le Conseil supérieur wallon de la Sécurité routière l’a clairement mis en évidence : le risque subjectif de se faire contrôler sur les routes wallonnes et d’être réellement sanctionné en cas d’infraction doit être plus marqué.
Un meilleur niveau de sécurité routière peut être atteint grâce au renforcement des contrôles de vitesse.
La multiplication des radars qui prennent en flagrant délit les conducteurs circulant au-delà de la vitesse maximale autorisée agit évidemment sur l’estimation du risque.
L’intensification des contrôles de vitesse représente donc une solution provisoire, en attendant la généralisation de l’ISA (Intelligent Speed Adaptator).
La difficulté de la tâche
Le comportement en matière de vitesse dépend d’un troisième paramètre, donné par le modèle TCI (Task Capability Interface), qui soutient que la vitesse est choisie selon qu’il est aisé ou non de la maintenir à un certain niveau.
Cette observation est liée aux conditions de circulation :
– l’état de la circulation (dense, fluide, ralentie),
– la composition du trafic (présence de poids lourds, de cyclistes,…)
– la vitesse générale,
– les conditions météorologiques,
– la période de la journée,
– le confort, l’état du véhicule, sa puissance…
Le mode de consommation individuel et les préoccupations environnementales
Rouler moins vite constitue un bon plan pour économiser. C’est une manière certaine d’éviter toute amende pour excès de vitesse et de freiner ses dépenses en carburant.
Or, les sciences sociales mettent en évidence que les particuliers sont généralement économes.
S’ils surveillent leur consommation en carburant, cela peut avoir une incidence sur la vitesse pratiquée.
Même si la question des émissions en CO2 est surtout liée à la problématique de la mobilité, il serait intéressant de convaincre le conducteur qu’il est gagnant, financièrement, en roulant moins vite.
De même, le souci émergent de diminuer son empreinte écologique modifie peu à peu le comportement de l’usager. Celui-ci s’ouvre à des préoccupations qui touchent à l’environnement et c’est un facteur susceptible d’influencer la conduite.
Les paramètres liés à l’infrastructure et au paysage
© Centre de recherches routières (CRR)
Source : Formation auditeur – CRR
(1) Dégagement visuel latéral: Distance latérale entre le bord droit et le premier obstacle formant un obstacle visuel
(2) Densité d’occupation au sol: Configuration physique du territoire : rapport entre la surface réservée à l’habitat et la surface totale considérée…
(3) Virage
(4) Pente
(5) Densité d’intersection: Beaucoup de jonctions, de croisements, de carrefours
(6) Rugosité: « On désigne par rugosité les aspérités et les creux d’une surface mesurés par rapport à la surface moyenne assimilée localement à un plan. » Source : Techniques de l'Ingénieur
Le SPW Mobilité et Infrastructures utilise un outil consacré à la détermination des limites de vitesse, qui prend en considération ces différents paramètres liés à l’infrastructure et au paysage.