Le stationnement des poids lourds en dehors des zones aménagées le long des autoroutes présente des risques. Des aménagements doivent donc être réalisés.
Le stationnement des poids lourds en dehors des zones aménagées le long des autoroutes présente des risques. Des aménagements doivent donc être réalisés.
Bien que le code de la route Art. 21.4.4° l’interdise, force est de constater que certains poids lourds (notamment pendant la nuit) stationnent à des endroits non aménagés (bandes d’arrêt d’urgence, stries, …) pouvant constituer ainsi un danger pour eux-mêmes mais aussi pour les autres usagers.
Avant de se pencher sur les solutions possibles pour améliorer la situation il est important de connaitre les différents paramètres pouvant expliquer le phénomène :
Tout véhicule à l’arrêt : – sur la bande d’arrêt d’urgence (BAU) |
= DANGER |
Plusieurs risques peuvent être associés à chacun de ces dangers.
Dangers : |
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Sur la BAU de l’autoroute ou sur la bretelle de sortie |
Risque : Collision par l’arrière ou par le côté par un véhicule déviant de sa trajectoire (perte de contrôle) |
Sur la BAU de la bande de décélération |
Risque : Collision par l’arrière par un véhicule ne pouvant anticiper son freinage (distance de visibilité insuffisante, vitesse inappropriée, …) |
Sur la chaussée dans l’aire de stationnement |
Risque : Collision avec un autre véhicule ou un piéton masqué par un véhicule occultant |
Sur des zones interdites à l’arrêt ou au stationnement |
Risque : Mauvaise compréhension de la configuration de l’aire de stationnement |
L’analyse de risque reprise dans cette fiche est à considérer sur les aires de stationnement sur lesquelles des poids lourds stationnent même occasionnellement à des endroits où ils peuvent constituer un danger pour eux-mêmes ou pour les autres usagers.
Afin de pouvoir agir là où le risque est le plus important et d’affecter les moyens budgétaires de manière efficiente, une évaluation du risque doit être effectuée permettant de dégager des priorités.
Dans ce cas, on se basera sur l’analyse de 2 paramètres :
Remarque : Dans des situations particulières (trafic important, mauvaise visibilité due à la végétation ou à un virage, déclivité importante, tunnels, accidentologie élevée…), les risques sont accentués. Il s’agit de facteurs aggravants. Dans ce cas, le risque retenu sera majoré d’un niveau (par exemple si le risque évalué est faible, il sera rehaussé en risque moyen).
Pour chaque aire de stationnement, le risque peut être évalué sur base de la fréquence et de la localisation du phénomène.
Tenant compte du risque estimé, plusieurs mesures de prévention peuvent alors être envisagées :
La matrice ci-dessous permet de choisir la mesure de prévention la plus appropriée en fonction du risque.
Exemple : Si le risque est considéré comme « moyen », la mesure de prévention préconisée est « REDUIRE ». Si cette mesure ne peut être mise en œuvre, on descend d’un niveau et on examine la possibilité d’« INFORMER », etc.
A priori, il n’est pas nécessaire (pour des raisons techniques et économiques) de mettre en place les mesures situées sur les lignes supérieures (ici « SUPPRIMER ») sauf si elles peuvent être implémentées facilement, rapidement ou à moindre coût.
Pour chaque situation, il est quand même indispensable de SURVEILLER l’évolution de la situation.
Le danger sera supprimé lorsqu’il n’y aura plus de stationnement dans les zones où les poids lourds représentent un danger pour eux-mêmes et/ou pour les autres usagers.
Les zones considérées sont notamment celles qui sont interdites à l’arrêt et au stationnement :
Il faut donc réaliser des aménagements empêchant physiquement l’arrêt et le stationnement dans les zones dangereuses citées ci-dessus. Ces dispositifs doivent en plus combiner d’autres aspects, tels que la visibilité à distance et le caractère non agressif en cas d’accident ou de sortie volontaire d’urgence (BAU).
Le dispositif retenu consiste en la mise en place de balises autorelevables (délinéateurs de type D3 selon Qualiroutes Chapitre L.3) selon le mode suivant :
Le principe général des aménagements préconisés ci-dessous est de réduire la largeur de la chaussée à 3.75 m maximum. Ceci est concrétisé par du marquage mais aussi par la pose de balises qui apportent une dimension verticale à l’aménagement tout en renforçant l’interdiction de circuler sur ces zones et de s’y arrêter.
Fin de bretelle de sortie et BAU
Si du stationnement illicite de poids lourds est présent en fin de bretelle de sortie :
Si du stationnement illicite est présent sur la BAU de la bretelle de décélération, des balises seront placées tous les 10 mètres à 1 mètre du bord droit, ces distances pouvant être adaptées en fonction des circonstances locales (virage, déneigement…).
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Dans les divergents de l’aire de stationnement
Les musoirsPointe du « triangle » formé entre deux voies divergentes, là où elles se séparent seront équipés de marquage et de balises autorelevables.
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Début de bretelle d’entrée
Si du stationnement illicite de poids lourds est présent en début de bretelle d’entrée d’autoroute :
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Si du stationnement illicite est présent sur la BAU de la bretelle d’entrée d’autoroute, des balises seront placées tous les 10 mètres à 1 mètre du bord droit sur le modèle de la bretelle de décélération.
Les balises doivent apporter une dimension verticale aux aménagements. Pour cela, elles ne doivent pas être agressives. Il est toujours possible, en cas d’urgence ou accidentellement, que des véhicules se retrouvent sur ces zones. Les balises utilisées sont des délinéateurs de type D3 de couleur rouge ou verte, conformes au chapitre L.3. de Qualiroutes. |
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S’il n’est pas possible de supprimer le danger, il faut tenter de réduire les risques.
On peut envisager d’agir sur l’offre de stationnement et sur la communication vers les transporteurs.
Choisir cette mesure de prévention, c’est se résoudre à accepter que des véhicules stationnent à certains endroits non aménagés pour cela mais où ils représenteront un risque moindre.
Si on ne sait pas supprimer le danger ni réduire les risques, on peut alors informer les usagers des risques induits par la présence de poids lourds en stationnement.
L’information peut être communiquée à l’aide d’une signalisation fixe, d’une signalisation dynamique permettant d’alerter les usagers en temps réel ou de signalisation temporaire (panneaux ou remorque PMVPanneau à Messages Variables). Elle peut aussi être transmise via d’autres canaux (radio, GPS, Smartphone, …).
S’il n’est pas possible d’installer de la signalisation à message variable (pour des raisons techniques ou budgétaires), on installera de la signalisation fixe qui sera située en amont de la bretelle de sortie de l’aire de repos.
Ces signaux devraient être amovibles/refermables pour les aires ne présentant le phénomène que quelquefois par an, lors d’évènements prévisibles et planifiés. | |
Additionnel |
Ces signaux devraient être amovibles/refermables pour les aires ne présentant le phénomène que quelquefois par an, lors d’évènements prévisibles et planifiés. | |
Additionnel |
Si le risque a été jugé très faible, il ne semble pas nécessaire de réaliser des aménagements dans l’immédiat. Toutefois, si des mesures très simples et peu coûteuses peuvent être mises en place pour supprimer le danger ou réduire les risques, il est bien évident que cela doit être réalisé dès que possible.
Toutefois, une surveillance doit être mise en place pour détecter anticipativement des paramètres pouvant modifier une situation mais aussi pour suivre l’évolution de la situation en fonction de l’augmentation du trafic des poids lourds.
– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.
Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.