- Publication 04 octobre 2023
Ligne guide
© Atingo
Qu’entend-on par ligne guide ?
La ligne guide est l’unique moyen auquel peut recourir la personne déficiente visuelle pour se déplacer et trouver son chemin de manière autonome. Ce chemin, le plus souvent, elle le mémorise après avoir capté un ensemble de repères.
Bâtiments, haies, bordures et filets d’eau sont autant d’éléments qui composent une ligne guide naturelle. Cependant, en divers endroits, ce guidage naturel est manquant. Pour la sécurité et la continuité du cheminement, une ligne guide artificielle est alors nécessaire.
Concrètement, dans le cadre d’un projet d’aménagement, le concepteur va veiller à ce que la ligne guide artificielle rencontre bien la ligne guide naturelle.
Comment intégrer le concept de la ligne guide dans un aménagement piéton ?
Pour ce faire, il est primordial de créer un espace public bien lisible :
- où l’accent est mis sur la simplicité, avec le moins de conflits possible entre usagers ;
- sans obstacle ; ce qui signifie que la signalétique, les terrasses, le mobilier urbain doivent être implantés en dehors des lignes guides.
La ligne guide naturelle
La meilleure ligne guide naturelle, c’est l’élément en saillie déjà présent dans l’espace construit (mur, muret, bordure), ce qui constitue une limite physique.
Lorsque cet élément est absent, tout se joue au niveau du contraste entre la ligne à suivre et l’environnement à proximité :
- différents matériaux pour la texture du sol (revêtement favorable au piéton versus surfaces vertes ou revêtement gris pavé de béton versus autre type de revêtement pour l’espace de circulation dédié aux cyclistes, …) ;
- des couleurs qui tranchent entre elles (car un nombre non négligeable de personnes utilisent la ligne guide en ayant un résidu visuel).
La ligne guide artificielle
Le guidage artificiel supplémentaire est bien conçu s’il est détectable au pied et à la canne, contrasté visuellement et franchissable par tous Personnes déficientes motrices et cyclistes..
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L’équipement standard, constitué de dalles en relief, comporte des rainures placées longitudinalement, dans l’axe du cheminement ou de la traversée piétonne indiquée. Il doit aider la personne déficiente visuelle à s’orienter. Il a une largeur de 60 cm.
Aux points d’intersection et aux points présentant un niveau de risque important, la sensation au pied doit varier. Ce sont les différentes dalles podotactiles qui avertissent d’un changement et assurent la fonction de guidage.
Plus spécifiquement, dans des espaces très ouverts (comme les zones piétonnes et les zones de rencontre), le guidage peut aussi être créé en positionnant judicieusement le filet d’eau (avec ou sans grilles).
En tant que procédé servant de ligne guide artificielle, la bordure conçue avec une saillie de 4 cm sur un chanfrein de 16 cm est jugée efficace par les associations dont le but est de promouvoir l’accessibilité.
Bordure testée avec succès pour sa détectabilité ainsi que son caractère franchissable
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L’inconvénient est qu’elle ressemble un peu trop à une bordure de trottoir. Ce n’est donc pas le dispositif conseillé en premier lieu. Il convient d’évaluer au cas par cas ce que l’on vise. Le concept de la zone de rencontre existe pour que les piétons puissent utiliser toute la largeur de la voie publique. L’expérience a démontré qu’ils n’utilisaient pas cette liberté sur les sites aménagés avec des bordures 4-16 semblant délimiter leur espace de circulation.
Comment traiter les barrières, potelets et objets saillants qui dépassent des façades ?
Ce qui est légal sur les trottoirs et espaces desservant un bâtiment visé par la réglementation wallonne en matière d’accessibilité, constitue évidemment une bonne pratique dans tout autre aménagement :
1) Les potelets mesurent au moins 1 m. Ils sont de teinte contrastée par rapport à l’environnement immédiat, dépourvus d’arêtes vives et distants d’au moins 85 cm. Ils ne sont en aucun cas reliés par des chaînes.
2) Les objets saillants qui dépassent de plus de 20 cm le mur ou le support auxquels ils sont fixés, sont pourvus latéralement d’un dispositif solide se prolongeant jusqu’au sol.
En complément, il est recommandé qu'il n'y ait aucun obstacle (potelet, barrière ou autre) à moins de 60 cm d'une ligne de guidage, afin que les personnes déficientes visuelles qui suivent la ligne puissent le faire en toute confiance.
Ajoutons que si un garde-corps est placé (par exemple à l’extrémité d’un arrêt de bus), sa barre inférieure doit se situer à 30 cm maximum du sol, pour pouvoir être détectée à la canne.
Sources et infos
Les informations publiées dans la Sécurothèque sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d'exigences spécifiques, examinées au cas par cas.