concept Fiche n°305
  • Publication 20 novembre 2018

Motos spécificités liées à la conduite

Qu’est-ce qui différencie le motocycliste des autres usagers ?

 

Quelques contraintes

Le port d’un équipement de sécurité plutôt lourd : pénible à porter par temps très chaud
Le froid lorsqu’il provoque un engourdissement et une altération de la réactivité
Le temps pluvieux
Le vent qui déstabilise le véhicule
Les turbulences causées par les autres véhicules

 

Une autre façon de circuler

Il arrive fréquemment au motocycliste de s’écarter d’une trajectoire qui paraîtrait logique à un automobiliste.

Pour quels motifs ?

  • L’état de la chaussée (Toute altération est perçue comme un risque de chute par le motocycliste)
  • Des obstacles sur la voirie : déchets, eau, trapillons etc.

Une vision différente

  • Le port du casque entrave quelque peu le champ de vision latéral.
  • La pluie, la buée, les salissures ou les insectes diminuent la qualité de la vision.
  • Lorsqu’il fait nuit et qu’il pleut, l’environnement est peu perceptible.
  • Le motocycliste est sensible à l’éblouissement et peut donc percevoir tardivement certaines situations.
  • L’éclairage moins performant du phare unique ne permet pas d’obtenir la même qualité de vision de nuit qu’avec les autres véhicules et ne permet pas toujours d’anticiper suffisamment la présence d’un obstacle.

 

Les motos ont-elles des spécificités techniques qu’il est bon de connaître ?

Quid de l’équilibre et de la stabilité ?

  • Stable à partir de ± 20 km/h : l’« effet gyroscopique» augmente avec la vitesse de rotation et améliore la stabilité de la machine. À faible allure, et en l’absence de ce phénomène, c’est le conducteur qui assure l’équilibre de la moto en travaillant sur le guidon, les repose-pieds et par des rectifications de position du corps.
  • La progression lente est particulièrement pénible pour le pilote à cause du poids et de la hauteur de la machine, ainsi que des commandes à maîtriser.

 

 

Les freins

  • La technique de freinage
    • Un freinage maximal comporte des risques de perte de contrôle par blocage de la roue avant et exige une grande maîtrise.
    • Le freinage en courbe peut également s’avérer très délicat.
  • Les nouvelles aides au freinage : réduction des risques
    • ABS
    • Répartiteurs de freinage
    • Freins couplés

 

L’adhérence

La surface de contact de chaque pneu d’une moto avec la chaussée correspond approximativement aux dimensions d’une carte de crédit. Toute la puissance utile du moteur, tous les efforts de freinage et les contraintes en virage passent par ces minuscules zones de contact, d’où l’importance de la qualité du revêtement et du contrôle des pneus.

 

Comment le motocycliste se positionne-t-il sur la chaussée ?

→ Lorsqu’il est seul:

  • Le motocycliste ne doit pas, comme un automobiliste, se tenir le plus près possible du bord droit de la chaussée. L’article 9.3.2 du code de la route précise en effet que sa position dépend du type de chaussée sur laquelle il circule.
  • L’usager d’un deux-roues motorisé se positionne généralement au 2/3 gauche de sa bande de circulation, pour garantir sa place à part entière sur la chaussée et éviter les problèmes venant de la droite (boue ou déchets sur les bords de la route, sorties de propriétés, intersections …), et pour des questions de visibilité (voir et être vu).

 

→ En groupe, les motocyclistes roulent décalés pour améliorer leur champ de vision. Ils peuvent ainsi s’octroyer un meilleur choix de trajectoire et une meilleure distance d’arrêtLa distance d’arrêt d’un véhicule correspond au cumul de la distance de réaction et de la distance de freinage..

 

→ En virage, plus que dans tout autre contexte, le motocycliste change son positionnement sur la chaussée, ce qui doit être pris en compte dans les aménagements.

 

Pourquoi peut-on légitimement penser qu’un motocycliste est exposé à un risque plus élevé qu’un autre usager de la route ?

→ A cause d’une illusion : parce qu’il les voit, le motocycliste croit qu’il est vu par les autres usagers. Pourtant, ceux-ci ont parfois du mal à le détecter.

©AWSR

L’obligation, pour les 2RMDeux-roues motorisé de circuler en permanence avec le feu de croisement allumé est un point positif, mais qui s’avère insuffisant ; d’autant plus que la distance d’approche et la vitesse de la moto sont souvent mal estimées.

 

→ Dans le trafic, les motocyclistes partagent l’espace avec des usagers qui conduisent des véhicules plus volumineux.

La seule protection des usagers de ces véhicules sans carrosserie réside dans le casque et les vêtements.  Ils risquent donc des blessures graves.

 

→ Un milieu rural, un paysage dégagé, une impression de confort : il existe plusieurs paramètres qui, très souvent, incitent le motocycliste à accélérer. Or, tout concorde à démontrer que l’impact de la vitesse sur la sécurité routière est flagrant.

Vidéo sélectionnée sur le site ottocoach.be de l’AWSR 

 

La conduite dans un virage

En virage, le motocycliste va exploiter toute la largeur de la bande de circulation, ceci, à la fois pour mieux positionner son regard, choisir où il va placer les roues et gérer sa prise d’angle par rapport à sa vitesse.

Le gestionnaire de voiries doit prévoir une visibilité et une signalisation suffisantes pour que le motocycliste puisse se positionner correctement.

Remarque: dans une voie à sens unique, on peut utiliser toute la largeur de la route pour préparer le virage.

 

Zone de découverte.  L’usager arrive dans le virage. Il va se placer vers le milieu de la chaussée pour un virage à droite ou à droite de la chaussée pour un virage à gauche, en attendant d’avoir une visibilité totale sur l’ensemble du virage. Le regard se porte le plus loin possible à la recherche d’obstacles éventuels.

 

 

Zone d’entrée.  Encore en ligne droite, le motocycliste remarque qu’un virage se profile au loin. L’analyse du virage l’incite à adapter l’allure de la moto. Une bonne lisibilité permettra une anticipation maximale.

 

 

Zone de sollicitation.  Quand la sortie du virage est visible, c’est le moment de rejoindre l’intérieur du virage. C’est alors que la prise d’angle s’effectue. Les techniques de pilotage sur circuit, avec notamment le passage sur l’angle maximal au ras du point de  corde, ne sont pas compatibles avec une conduite défensive sur route ouverte.

 

Zone de reprise de stabilité.  Si la voie est libre, une accélération contrôlée permet de redresser la moto pour sortir du virage. Le replacement s’effectue en fonction du virage suivant.

 

Le manque de visibilité constitue un facteur accidentogène.

Si la végétation ou tout autre obstacle visuel l’empêche de comprendre qu’il est sur le point de rencontrer une situation de circulation problématique, le motocycliste va tarder à réagir. Or, son temps de réaction a un impact direct sur la distance d’arrêt.

A 70 km/h : Distance d’arrêt = 45,5m

 

Recommandations de sécurité destinées au motocycliste

► S’équiper

  • Le port du casque est obligatoire. L’équipement comprendra également des gants, une veste à manches longues et un pantalon ou une combinaison ainsi que des bottes ou des bottillons qui protègent les chevilles.
  • Une tenue de moto adéquate intègre des protections aux endroits les plus vulnérables, à savoir les épaules, les genoux et les coudes.
  • Préférer un équipement fluo ou de couleurs claires ou vives
  • Equiper sa moto de feux additionnels

► Se former à la conduite

► Bien choisir sa moto 

 Il est important de choisir un modèle de moto en fonction de son poids, de ses dimensions, de ses caractéristiques dynamiques, et de l’usage qu’on lui réserve afin de pouvoir maitriser son deux-roues motorisé en toutes circonstances.

 

Sources et infos

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Avertissements

– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.

Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.