Points d’attention dans les aménagements cyclables - Revêtements

Adhérence

La rugosité du revêtement doit permettre une adhérence correcte, sans pour autant altérer le confort de roulement. Une adhérence optimale empêche les cyclistes de glisser et limite également la perte d’énergie due à la résistance au roulement.

Recommandations

De manière générale, les revêtements en béton et les revêtements bitumineux offrent une bonne adhérence (Voir Qualiroutes, chap. G. 1.3.2.3.4 : Valeurs minimales de rugosité longitudinale pour les revêtements en béton et bitumineux). Les revêtements en pavés et dalles de béton répondent aux exigences en termes d’adhérence. L’inconvénient est qu’ils peuvent être glissants par temps de pluie.

L’adhérence des marquages doit également être prise en compte. Elle doit être au moins comparable à l’adhérence du revêtement cyclable environnant pour garantir la sécurité des usagers.

La norme NBN EN 1436 prescrit une valeur d’adhérence de min 45 SRT (classe S1) pour les marquages longitudinaux, min 50 SRT (S2) pour les passages piétons et min 55 SRT (S3) pour les marquages de grande surface.

Afin d’augmenter la rugosité des marquages, des granulats anti-dérapants peuvent être utilisés (Voir chapitre L.4 du CCT Qualiroutes).

Planéité de la surface

Endurer des secousses est inconfortable pour le cycliste. De surcroît, la planéité de la surface du revêtement a un effet déterminant sur la sécurité des usagers et sur la dépense d’énergie à déployer.

Dans les cas les plus critiques, il y a un risque de perte d’équilibre et de chute.

Recommandations

Les revêtements en béton et les revêtements bitumineux présentent une bonne planéité de surface.

Par contre, les revêtements modulaires (pavés et dalles) présentent des planéités moyennes, qui dépendent, notamment, de la mise en œuvre des matériaux et de la largeur des joints. Même si la pose a été parfaitement réalisée, la qualité d’usage n’est pas garantie dans le temps.

Evacuation des eaux

Le drainage, la collecte et l’évacuation des eaux de surface sur un aménagement cyclable est indispensable pour garantir un bon niveau de confort et de sécurité de l’usager et la bonne tenue dans le temps de l’aménagement.

Recommandations

Pour permettre un bon écoulement de l’eau tout en maintenant le confort de roulement, le revêtement de surface doit avoir une pente transversale de 2%.

Si des équipements sont placés en voirie (par exemple des délimiteurs de trafic), il faut veiller à ce qu’ils ne constituent pas un obstacle au bon écoulement des eaux de surface.

Durabilité

Pour les gestionnaires, l'aménagement doit rester en état le plus longtemps possible, c’est pourquoi la chaussée doit être durable (portance, caractéristiques de surface, écoulement des eaux).

Lors de la conception, il y a lieu de distinguer clairement d’une part les pistes cyclables marquées et bandes cyclables suggérées en chaussée, franchissables par le trafic automobile, et d’autre part les pistes cyclables physiquement séparées de la chaussée.

Dans le premier cas, les aménagements cyclables ont la même structure que la chaussée (Voir Qualiroutes, chapitre B, " Classification des routes”).

Dans le second cas, on peut éventuellement poser des exigences moins strictes car ces structures ne seront appelées à supporter qu’un trafic occasionnel (par exemple, des véhicules d’entretien).

Marquages au sol (via traitement de surface)

Il existe différentes familles de produits pour matérialiser des surfaces unies (bandes cyclables suggérées, mise en évidence de traversées, ...) ou des pictogrammes. Le gestionnaire de voirie choisira le produit le plus approprié en fonction de la situation à traiter.

Pour les surfaces unies et en fonction du contexte, on utilisera :

• des produits de marquage additionnés de granulats anti-dérapants (chapitre L.4 du CCT-Qualiroutes) ;
• des enduits à froid ;
• ou des résines méthacrylates (qui peuvent être posées en uni ou pour les chevrons et pictogrammes).

La peinture présente des problèmes de glissance avec l’usure et est à éviter.

Entretien et réparation

Il convient de prendre en compte les aspects liés à l’entretien dès le choix du revêtement.

Les revêtements choisis doivent permettre un entretien aisé et relativement peu onéreux sous peine que celui-ci ne soit pas réalisé.

Les matériaux doivent résister aux balayages mécaniques, aux machines aspiratrices, aux produits de nettoyage et aux sels de déverglaçage. De plus, d’éventuelles réparations du revêtement ne doivent pas altérer le confort des usagers, ni l’aspect esthétique de l’aménagement. Dans le cas d’un revêtement hydrocarboné, un contrebutage est recommandé.

Tableau de synthèse

+      Satisfaisant
++    Bon
+++  Très bon

Tableau inspiré du Vademecum Vélo en Région de Bruxelles-Capitale “Revêtement des aménagements cyclables. Recommandations pour la conception, la mise en œuvre et l’entretien.” © Région de Bruxelles-Capitale

Ces indications ne remplacent pas l’expertise d’un bureau d’études qui peut être sollicité pour les projets s’inscrivant dans l’espace public.

Bonne pratique : la bande de confort dans une rue pavée

Au cœur de certaines agglomérations, où il faut préserver le patrimoine pavé et intégrer en même temps la circulation des cyclistes, il est possible de prévoir une bande de confort. Cet aménagement, perçu comme une bande cyclable suggérée grise, est accepté par l’Agence wallonne du Patrimoine.

© Gracq