Dans le cas du marquage au sol d’une piste cyclable, le cycliste dispose de sa propre voie de circulation, contigüe à la chaussée.
Dans le cas du marquage au sol d’une piste cyclable, le cycliste dispose de sa propre voie de circulation, contigüe à la chaussée.
« La partie de la voie publique délimitée par deux lignes discontinues parallèles de couleur blanche et n’ayant pas une largeur suffisante pour permettre la circulation des véhicules automobiles, constitue une piste cyclable. » Article 74 du code de la route
« La ligne discontinue est constituée de traits d’une largeur d’environ 0,15 m, d’une longueur d’environ 1,25 m et espacés d’environ 1,25 m. » Article 16.2° du code du gestionnaire
Il n’y a pas de prescription légale à ce sujet.
En pratique, un revêtement coloré peut attirer l’attention sur un conflit éventuel ou améliorer la lisibilité d’un aménagement, tant pour les cyclistes que pour les automobilistes.
Toutefois, l’usage du revêtement coloré doit se faire avec parcimonie, pour ne pas déforcer son message.
Le marquage d’un pictogramme vélo peut éventuellement s’avérer utile pour renforcer la lisibilité de la piste cyclable.
Dans ce cas, le pictogramme doit être placé dans un endroit bien visible des cyclistes et des automobilistes.
Le pictogramme vélo de couleur blanche peut être utilisé :
On privilégiera l’utilisation d’un pictogramme vélo à celle d’un chevron, moins représentatif. Eventuellement, les deux marquages peuvent être combinés.
Les dimensions standards d’un pictogramme vélo/chevron sont de 0,90 x 1,50 m. Elles peuvent être réduites jusqu’à 0,60 x 1,00 m si nécessaire, en veillant à toujours garder la proportion de 3 en largeur pour 5 en longueur. Dans le cas de la piste cyclable marquée, le pictogramme est positionné au niveau de l’interruption des bandes blanches.
Marquage d’un picto vélo |
Marquage d’un chevron |
L’article 9 du code de la route définit la place des conducteurs sur la voie publique.
Dès qu’une piste cyclable marquée est présente, le cycliste est dans l’obligation de l’utiliser, pour autant :
La piste cyclable marquée est donc unidirectionnelle, sauf si dans la traversée d’un carrefour où la voie suivie est prioritaire, elle relie deux pistes cyclables bidirectionnelles signalées par un signal D7 ou D9 .
Dans les mêmes circonstances (praticabilité, sens de circulation) :
- Il convient de noter que les conducteurs de cyclomoteurs de classe A sont également tenus d’utiliser la PCM.
- Les conducteurs de vélos couchés et de vélomobiles d’une largeur maximale d’1 m ont le choix entre la piste cyclable, la partie de la voie publique indiquée par le signal D10 ou la chaussée là où la vitesse est limitée à 50 km/h ou moins. Ils doivent emprunter la piste cyclable ou la partie de la voie publique indiquée par le signal D10 là où s’applique une limitation de vitesse supérieure.
- Les conducteurs de cyclomoteurs à deux roues de classe B et de speed pedelecs peuvent emprunter la piste cyclable lorsque la vitesse est limitée à 50 km/h ou moins, à condition de ne pas mettre en danger les autres usagers qui s’y trouvent.
- Lorsqu’une vitesse supérieure est en vigueur, les conducteurs de cyclomoteurs à deux roues de classe B et de speed pedelecs doivent emprunter la PCM.
En Wallonie, la largeur standard recommandée pour une piste cyclable marquée est de 1,30 m marquage compris.
A ces dimensions, il peut être nécessaire d’ajouter :
Pour tracer une PCM, le gestionnaire de voiries doit aussi considérer la largeur restante réservée à la chaussée. La largeur carrossable doit permettre aux véhicules motorisés de circuler sans empiéter sur la piste cyclablePuisque c’est interdit par le code de la route : les conducteurs doivent circuler sur la chaussée (article 9.1.1), or la piste cyclable ne fait pas partie de la chaussée (article 2.7). Donc, ils ne peuvent pas circuler sur la piste cyclable.
En pratique, lorsqu’un projet est analysé, plusieurs paramètresPar exemple, le passage de véhicules de gros gabarit. influencent le calcul des largeurs minimales de chaussée. Ces largeurs sont directement liées au régime de vitesse.
Les recommandations en matière de vitesse pour l’aménagement d’une piste cyclable marquée sont le 50 km/h, voire éventuellement le 70 km/h, ce qui amène à considérer comme minima dans un contexte avec piste cyclable marquée :
Largeur minimale d’une voirie à double sens pour |
Aménagement recommandé quand l’espace est disponible : la piste cyclable est élargie à 1,50 m |
Une ligne de séparation (ligne continue ou zone d’évitement) peut également être tracée afin, d’une part, de réduire la largeur de la chaussée et, d’autre part, de créer une distance de sécurité entre le cycliste et le trafic automobile. |
La piste cyclable marquée est positionnée à droite dans le sens de circulation des cyclistes.
Sur base de l’article 9.1.2.1° du Code de la route
Comment déterminer si la piste cyclable doit être marquée ou non à l’intérieur d’un carrefour ?
Le carrefour étant le lieu de concentration des conflits entre les usagers, la continuité du cheminement cyclable à hauteur d’un carrefour mérite toute l’attention du gestionnaire de voiries
Si la PCM se trouve sur la voie prioritaire, alors elle est marquée.
Dans l’intersection, la PCM est bidirectionnelle si elle relie des pistes cyclables séparées bidirectionnelles (D7 ou D9 )
Si elle se trouve sur une voie non prioritaire, alors le marquage doit être interrompu avant le carrefour et il ne faut pas colorer la traversée.
Le lieu où les cyclistes reviennent en chaussée est un point de conflit potentiel. La fin d’une piste cyclable marquée doit être signalée par le panneau A25 placé 150 m avant la réinsertion (ou si ce n’est pas possible, en plaçant un additionnel de distance).
De manière générale, une zone de transition sera aménagée pour que les cyclistes se réinsèrent en sécurité dans la circulation. On évitera d’arrêter la PCM au milieu d’un tronçon de voirie, l’idéal étant d’arrêter le marquage au niveau d’un carrefour, d’un giratoire ou d’un passage pour piétons.
Sur le terrain, ce n’est toutefois pas toujours possible. Lorsque l’espace disponible ne permet plus de tracer une PCM, la transition vers le trafic mixte peut être mise en évidence via un tronçon de bande cyclable suggérée.
Cas particulier : exemple de transition vers le trafic mixte
Le comportement à l’égard des cyclistes et des conducteurs de cyclomoteurs à deux roues est décrit à l’article 40ter du code de la route : le conducteur d’un véhicule automobile ou d’une motocyclette doit laisser une distance latérale d’au moins un mètre entre son véhicule et le cycliste ou le conducteur de cyclomoteur à deux roues.
En dehors des agglomérations, la distance latérale est d’au moins un mètre et demi.
Pour créer des aménagements qui renforcent le respect de cette règle, il existe une série de recommandations basées sur le concept d’espace tampon.
La PCM est tracée au-delà du filet d’eau ou, en l’absence de celui-ci, à 0,20 m minimum de la bordure du trottoir.
Il est recommandé de prévoir un espace tampon de 0,80 m.
Lorsque la largeur disponible est insuffisante pour y marquer une PCM de 1,30 m et une zone tampon de 0,80 m, il est possible de s’écarter des largeurs proposées selon le principe suivant :
Si la largeur restante de la chaussée s’avère toujours insuffisante, il faut envisager :
→ soit de supprimer des places de stationnement
→ soit de revenir vers une solution de trafic mixte, avec éventuellement une bande cyclable suggéré
Stationnement en épi inversé (entrée en marche arrière du véhicule)
Dans les zones où la vitesse est réduite, ce type de stationnement est intéressant pour les cyclistes et pour les automobilistes, car :
→ Le cycliste ne doit pas tenir compte de l’ouverture des portières.
→ L’automobiliste a un bon aperçu des cyclistes lorsqu’il quitte sa place de stationnement.
→ Les occupants de la voiture ne se retrouvent pas sur la PCM ou sur la chaussée en entrant/sortant du véhicule.
Toutefois, il est important de décourager l’entrée en marche avant des véhicules venant du sens de circulation opposé. En outre, la chaussée doit être assez large pour pouvoir effectuer une manœuvre.
En conclusion, le stationnement en épi inversé est particulièrement bien adapté aux voiries à sens unique.
Dans le cas de « l’épi inversé », la largeur de la zone tampon est limitée à 0,20 m, puisque le danger lié à l’ouverture des portières n’existe pas.
Stationnement perpendiculaire en marche avant ou organisé en épi “classique”
Ce type de stationnement est fortement déconseillé en bordure de piste cyclable marquée car le conducteur a une mauvaise visibilité lorsqu’il quitte sa place de stationnement.
Lorsque le bus s’arrête en voirie, le marquage de la piste cyclable est interrompu le long de la zone d’arrêt.
Dans le cas d’un arrêt de bus en encoche, la PCM n’est pas interrompue.
Si la chaussée est un peu étroite, cela ne dispense pas d’appliquer les prescriptions du Guide de bonnes pratiques – Principes d’aménagements des infrastructures routières en faveur des transports en commun. Les dimensions de l’inscription BUS ne varient pas.
Les lettres peuvent déborder sur la bande de circulation.
Il est inadéquat de resserrer le mot BUS ou de le décaler pour l’aligner coûte que coûte sur la largeur de la PCM.
La bande de stationnement est interrompue 5 m de part et d’autre de l'accèsAccès à un parking : entrée carrossable d'une certaine importance si on considère le trafic (magasin, station-service, administration, etc.) soit au moyen du marquage, ou de préférence via l’aménagement d’une avancée de trottoir. Celle-ci permet d’améliorer la visibilité réciproque du cycliste et de l’automobiliste.
Pour attirer l’attention de l’automobiliste, le tronçon de PCM peut être coloré et/ou renforcé par le marquage d’un pictogramme vélo :
Schématisation du cas d’une sortie de parking, sans avancée de trottoir
Voirie à 2 sens de circulation et stationnement d’un côté
Voirie à sens unique avec stationnement d’un côté (pas de SUL)
Aménager une piste cyclable marquée est une mesure qui fait naître une série d’obligations reprises dans le code de la route. Un règlement complémentaire de circulation routière est donc nécessaire pour la mise en œuvre.
Chapitre 1.2 : adaptations du Code de la Route "les conducteurs de vélos couchés et de vélomobiles d’une largeur maximale ...."
Chapitre 7 : adaptation du lien vers la fiche 33 "Rendre réglementaire la canalisation de la circulation"
Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2 (signalisation verticale) – Chapitre L-4 (signalisation horizontale).
Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.