- Publication 16 novembre 2021
Giratoires – Gestion des cyclistes
Qu’est-ce qui différencie le cycliste des autres usagers, dans un giratoire ?
Les conflits et les accidents impliquant un cycliste sont spécifiques et souvent liés au refus de la priorité des cyclistes par les usagers motorisés, entrant ou sortant de l'anneau.
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La visibilité du cycliste constitue un élément capital !
Elle est liée à la place occupée par le cycliste dans la circulation générale.
Les cyclistes ne doivent pas se tenir le plus près possible du bord droit de la chaussée. Au contraire, dans un giratoire à trafic mixte, il est conseillé qu'ils occupent une place visible à l'entrée et sur l'anneau, avec les autres usagers de la route.
Dans ce contexte, le marquage d'une piste cyclable dans l'anneau est donc totalement inadéquat.
En revanche, le marquage d'une bande cyclable suggérée au milieu de l'anneau est une bonne manière de communiquer, envers les cyclistes, sur la place optimale qu'ils peuvent prendre en giratoire. Elle se réalise à l'aide de chevrons et de pictogrammes « vélo ». Ces derniers sont marqués sur l'anneau en face des entrées, à environ 3 m du bord extérieur.
Ce marquage s'indique plus particulièrement lorsque le giratoire se situe sur un itinéraire cyclable suggéré ou lorsqu’une piste cyclable débouche sur l'anneau.
Comment rendre un giratoire plus cyclable ?
Avec un aménagement cyclable séparé
La mixité du trafic Vélos / véhicules motorisés convient aux cyclistes aguerris. Toutefois, dans de nombreux cas, un cheminement cyclable séparé, extérieur à l’anneau, est utile et nécessaire pour les cyclistes non aguerris. La pertinence de cet aménagement s’évalue au cas par cas en fonction du trafic et de la taille du giratoire.
Ce cheminement cyclable extérieur à l'anneau peut être bidirectionnel.
Un cheminement cyclable bidirectionnel autour de l’anneau permet au cycliste de choisir le chemin le plus court.
En pratique
Il est intéressant que les cyclistes aguerris ne soient pas obligés d’emprunter ce cheminement séparé. Dès lors, il importe de veiller au statut donné à ce chemin. Or celui-ci dépend de la situation : dans ou hors agglomération.
Hors agglomération, les cyclistes peuvent emprunter les accotements et les trottoirs (article 9.1.2 4° du Code de la route), ce cheminement extérieur à l’anneau n’est donc pas obligatoire Il ne s’agit ni d’une piste cyclable marquée, ni d’un aménagement signalé au moyen des panneaux D7, D9 ou D10 .
L’identification de ce cheminement cyclable et sa distinction de la partie réservée aux piétons peut se faire à l’aide de pictogrammes « vélo », éventuellement complétés de flèches et/ou d’un revêtement différencié.
En agglomération, un cheminement cyclable extérieur à l’anneau doit être signalé par des signaux d’obligation D7 , D9 , D10 ou par un F99, pour permettre aux cyclistes de l’emprunter.
Afin de ne pas l’imposer aux cyclistes aguerris :
- soit les largeurs disponibles permettent de créer un chemin réservé uni ou bidirectionnel (F99) Signal d’indication et non d’obligation., qui n’est donc pas obligatoire ;
- soit on combine deux aménagements cyclables conformes à la réglementation : une piste cyclable marquée sur la chaussée qui conduit vers le rond-point et s’interrompt avant l’entrée dans le rond-point et un cheminement cyclable extérieur (de type D7, D9 ou D10). Le cycliste peut choisir sa place : soit sur la piste cyclable, soit sur l’aménagement cyclable séparé.
En complétant l’aménagement, en approche et en sortie de giratoire
Qu’est-ce qui sera déterminant ?
- Le type d'aménagement cyclable en section courante
Dans la toute grande majorité des cas, au niveau d’un giratoire, l’insertion du cycliste dans la circulation générale est de mise (trafic mixte). La piste cyclable marquée ou la bande cyclable suggérée en section courante s'interrompt à environ 15 – 20 m de l'anneau, permettant au cycliste de se positionner au mieux à l'entrée sur l'anneau.
Giratoire avec un cheminement cyclable séparé
En présence d'une piste séparée extérieure à l'anneau, les approches sont modifiées en laissant toujours la possibilité de s'intégrer à la circulation générale.
Schéma hors agglomération et en agglomération si l’aménagement cyclable séparé est un F99 |
Illustration du cas : en agglomération lorsque l’aménagement séparé est de type D7, D9 ou D10 |
Quelles sont les règles et les recommandations pour le marquage et la signalisation des traversées cyclables ?
En l'absence de cheminement cyclable, les traversées cyclables ne sont pas marquées.
En présence d’aménagements cyclables, les traversées de chaussée sont marquées à côté des passages pour piétons, s'ils sont présents.
Comme pour les passages piétons, il est recommandé de marquer la traversée à environ 5 m du giratoire.
Dans de très nombreux cas, l’aménagement comporte un îlot refuge.
Les traversées contiguës à l'anneau ne sont pas tolérées, sauf si la branche n'est qu'une entrée dans le giratoire et ne comporte pas de sortie.
Habituellement La traversée cyclable peut aussi se situer à l'extérieur par rapport au giratoire et à la traversée piétonne, mais cette configuration est rare. Il s’agit d’un cas particulier., la traversée cyclable se situe entre le passage pour piétons et le giratoire.
Il arrive aussi, là où le trafic piéton est occasionnel, que le giratoire soit conçu avec des traversées piétonnes suggérées. Rien dans la réglementation n’empêche de marquer deux lignes discontinues constituées par des carrés ou des parallélogrammes de couleur blanche pour le passage des cyclistes au même endroit
A hauteur des traversées, un élargissement permet aux cyclistes de se positionner perpendiculairement à la chaussée. Ils sont ainsi plus visibles. Les traversées n’étant pas prioritaires, la pose d’un signal B1 et le marquage de perte de priorité (triangles au sol) est conseillé tant en début de traversée que sur l'îlot refuge. Utiliser un signal F50 alors qu’il existe un passage pour piétons signalé par un signal F49 est contraire au Code du gestionnaire (Article 12.13bis) ! |
F49 ou F50 mais pas les deux
Sources et infos
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- Guide – Carrefours urbains, CERTU, janvier 1999 (version mise à jour en juin 2010)
- Giratoires en ville, mode d’emploi, CERTU, janvier 2000
- Guide – Les mini-giratoires, textes et recommandations, CERTU, décembre 1997
- Savoirs de base en sécurité routière – fiche n°24 – « Les carrefours giratoires urbains », CERTU, août 2010
- Aménagement des carrefours interurbains sur les routes principales – Carrefours plans, SETRA, décembre 1998
- Vade-mecum pour la conception des carrefours giratoires, M.E.T., octobre 1999
- Evaluation et accidentologie des giratoires et feux tricolores, M.E.T., janvier 2003
Code du gestionnaire illustré, C.R.R.
Ce document a été développé et mis à jour par un groupe de travail du CRR, jusque début 2017.Le CRR n’est pas responsable des erreurs ou des lacunes qu’il pourrait comporter, du fait notamment, de changements de la réglementation postérieurs à cette date. Toute utilisation ou interprétation de ce document relève de la responsabilité de l’utilisateur. Le CRR ne peut être tenu pour responsable de cette situation, ni des dommages directs ou indirects qui en résulteraient.
Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.
Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.