- Publication 01 juillet 2020
- Mise à jour 11 décembre 2024
Carrefours à sens giratoire : les principes de base
Comment le code de la route belge présente-t-il le carrefour à sens giratoire ?
Dans le code de la route belge, le carrefour à sens giratoire est apparu très tardMême si le signal D5 figure dans l’arrêté royal depuis 1975..
C’est seulement :
- en 1997 que la priorité à l’anneau a été instaurée ;
- en 2003 qu’une définition a été donnée, le terme de l’arrêté royal étant celui de « rond-point ».
Règlementairement, l’anneau est donc considéré comme une voirie indépendante ayant autant de carrefours qu’il y a de voies d’accès.
En pratique, bien que le code de la route autorise la pose de signaux B5 au niveau des entrées, cette signalisation n’est pas recommandée.
Pour un concepteur, quelles sont les recommandations générales applicables aux giratoires ?
Le carrefour giratoire est le lieu de rencontre de plusieurs voies publiques. Il n’a de raison d’exister que s’il compte au moins trois branches.
Les critères fondamentaux pour l’aménagement d’un giratoire sont les suivants :
- perception, lisibilité, visibilité ;
- optimisation des conditions de sécurité ;
- modération des vitesses ;
- prise en compte de tous les usagers ;
- intégration dans une cohérence d’itinéraire ;
- maintien d’un niveau de fluidité de circulation.
Plus spécifiquement, il est recommandé de :
- préférer un aménagement simple, de faible étendue, de forme circulaire, sans bande directe de tourne-à-droiteBy-pass ;
- éviter de surdimensionner les composants de l’aménagement ;
- introduire une certaine contrainte de trajectoire au niveau de l’entrée et de la traversée du carrefour de façon à éviter des vitesses trop élevées ;
- tenir compte des données de trafic et vérifier que la capacité de l’aménagement est suffisante ;
- donner à l’usager une bonne perception d’approche du carrefour ;
- aménager les îlots séparateurs pour séparer les flux et faciliter la traversée des piétons et des cyclistes ;
- toujours prendre en compte le type de charroi susceptible d’emprunter le carrefour. (Examine-t-on un itinéraire qui accueille un transit de poids lourds, un carrefour qui devra être traversé régulièrement par des bus articulés, … ?)
- appliquer la méthode classique SDFI, hors agglomération, pour tout obstacle agressif dans l’aménagement des abords et des îlots séparateurs.
Enfin, une analyse de risques par rapport à l’aménagement de l’îlot central sera établie en fonction des spécificités du giratoire et du projet.
La perception du giratoire par l’usager
Perception du giratoire, à distance
Quelles que soient les circonstances (nuit, brouillard, neige, …), un carrefour giratoire doit être perçu et identifié comme tel par tous les usagers qui vont l’aborder.
L’aménagement qui précède le giratoire doit faire comprendre à l’usager qu’il approche d’un giratoire et qu’il y a lieu d’adapter sa conduite.
Pour répondre à cet enjeu, il convient :
- d’installer le signal de préavis schématique communiquant une image claire de l’aménagement ;
- d’utiliser des éléments rétroréfléchissants pour éviter les erreurs de conduite nocturne ;
- d’aménager des îlots séparateurs conformes ;
- de bien signaler le giratoire ;
- d’accorder une attention particulière à l’éclairage ;
- de donner du relief à l’îlot central.
Cet îlot correctement aménagé doit rompre la continuité visuelle de l’axe, particulièrement lorsque la route donne une impression de longue ligne droite.
La lisibilité de l’aménagement
Comme tout carrefour, le giratoire doit être lisible.
Ce critère de lisibilité induit une grande simplicité de l’aménagement, pour qu’il soit facilement compris par tous et en particulier par les “non-habitués". La forme, la disposition des branches, le nombre et l’affectation des bandes ne doivent pas conduire à des interprétations différentes.
Par exemple, la création d’un by-passUne bande directe de tourne-à-droite. n’est à envisager que si elle est nécessaire du point de vue des trafics et réalisable sans prêter à confusion.
La bonne visibilité entre usagers
En approche du giratoire, il s’agit d’assurer la visibilité sur le lieu de la perte de priorité :
L'évaluation de cette distance d dépend des vitesses pratiquées sur la branche d’accès.
Les valeurs courantes vers lesquelles il faut tendre sont les suivantes :
Vitesse pratiquée (V85) à « grande » distance du giratoire | d |
30 km/h | 30 m |
50 km/h | 60 m |
70 km/h | 150 m |
90 km/h | 225 m |
Des aménagements peuvent aussi être conseillés pour réduire la V85.
Lorsqu’on entre dans le giratoire, la visibilité doit également être assurée :
- à gauche, sur les usagers prioritaires, notamment les cyclistes ;
- à droite, surtout par rapport aux piétons qui vont traverser la branche en sortie ;
- à l’intérieur de l’anneau.
Cette question de la visibilité est en lien direct avec la conception géométrique du giratoire.
Sources et infos
Enrichissement du chapitre 5 "La bonne visibilité entre usagers", ajout de valeurs courantes pour la distance d.
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- Guide – Carrefours urbains, CERTU, janvier 1999 (version mise à jour en juin 2010)
- Giratoires en ville, mode d’emploi, CERTU, janvier 2000
- Guide – Les mini-giratoires, textes et recommandations, CERTU, décembre 1997
- Savoirs de base en sécurité routière – fiche n°24 – « Les carrefours giratoires urbains », CERTU, août 2010
- Aménagement des carrefours interurbains sur les routes principales – Carrefours plans, SETRA, décembre 1998
- Vade-mecum pour la conception des carrefours giratoires, M.E.T., octobre 1999
- Évaluation et accidentologie des giratoires et feux tricolores, M.E.T., janvier 2003
- Code du gestionnaire illustré, C.R.R.
Ce document a été développé et mis à jour par un groupe de travail du CRR, jusque début 2017.
Le CRR n’est pas responsable des erreurs ou des lacunes qu’il pourrait comporter, du fait notamment, de changements de la réglementation postérieurs à cette date. Toute utilisation ou interprétation de ce document relève de la responsabilité de l’utilisateur. Le CRR ne peut être tenu pour responsable de cette situation, ni des dommages directs ou indirects qui en résulteraient.
– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.
Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.