Les aires de stationnement doivent être correctement séparées des voies de circulation de l’autoroute afin de réduire les risques de conflit entre les véhicules circulant le long de l’axe et les usagers présents dans l’aire de stationnement.
- Publication 13 mars 2018
Aires de stationnement sur les autoroutes – Aménagement de la séparation avec l’autoroute
- Pourquoi faut-il se préoccuper de la séparation entre les voies de circulation de l’autoroute et les aires de stationnement ?
- Quels sont les enjeux ?
- Principe de base : traitement des obstacles latéraux
- Méthodologie d’analyse et de choix d’aménagement
- Exemples de cas concrets rencontrés sur le réseau autoroutier et application de la méthodologie
- A retenir
- Sources et infos
Pourquoi faut-il se préoccuper de la séparation entre les voies de circulation de l’autoroute et les aires de stationnement ?
Au droit d’une aire de stationnement, des véhicules circulant à vitesse élevée (sur l’autoroute) se trouvent à proximité d’usagers à l’arrêt ou circulant à pied (sur l’aire de stationnement).
En cas de conflit entre ces usagers, la gravité des dommages peut être importante.
Cette problématique concerne tous les usagers de l’autoroute, les personnes présentes dans les aires de stationnement ainsi que les agents en charge de l’entretien.
Une méthodologie d’analyse cohérente a été développée pour envisager différentes façons d’apporter une solution au problème.
Quels sont les enjeux ?
On peut identifier 3 enjeux principaux en lien avec cette problématique.
Enjeu 1
Réduire les conséquences d’un choc contre un obstacle latéral pour les usagers circulant sur l’autoroute
Enjeu 2
Empêcher les intrusions de l’autoroute vers l’aire de stationnement
Enjeu 3
Empêcher les intrusions de l’aire de stationnement vers l’autoroute (enfants, animaux,…)
©SPW(2016) NAVTEQ 2014, SPW
Principe de base : traitement des obstacles latéraux
Pour rappel, tout obstacle agressif situé dans la zone de sécurité doit faire l’objet d’un traitement. Ce traitement se base sur la méthode SDFI.
Ce principe est d’application pour l’ensemble du réseau et donc aussi pour les abords des aires de stationnement sur les autoroutes.
Dans la plupart des cas, l’application de ce principe peut permettre de rencontrer certains enjeux identifiés ci-avant.
Toutefois, une méthodologie plus complète permet d’approfondir l’analyse.
Méthodologie d’analyse et de choix d’aménagement
1. Chaque aire de stationnement doit être traitée par rapport à la problématique des obstacles latéraux.
2. Si l’analyse aboutit au placement d’un dispositif de retenue, cela permet de rencontrer les 3 enjeux.
Dans ce cas, on privilégiera un dispositif de retenue en béton. Toutefois, s’il est envisagé de placer un dispositif de retenue en acier, celui-ci devra être muni d’une lisse moto (essentiellement pour empêcher des enfants ou des animaux de passer sous le dispositif).
3. Si l’analyse conclut qu’il n’est pas nécessaire d’installer un dispositif de retenue, il faut réaliser une analyse de risques.
Il s’agit d’évaluer le risque lié à une intrusion d’un véhicule dans l’aire de repos. Il n’y a pas de méthode mathématique pour ce faire. Il faut évaluer différents paramètres qui peuvent influencer la survenue de cette intrusion.
On peut imaginer les paramètres suivants : éloignement par rapport à l’autoroute des zones fréquentées par les piétons, géométrie de l’autoroute (ligne droite, courbes, pente,…), trafic, caractère accidentogène qui peut provoquer des accidentsde la zone,….
Sur base d’une évaluation individuelle de chaque paramètre, on peut évaluer le risque global (faible, moyen ou élevé) en utilisant un tableau de ce type :
Éloignement (de l’aire de stationnement par rapport à l’autoroute) |
Elevé |
Moyen |
Faible |
X |
|||
Géométrie de l’autoroute |
Bonne |
Moyenne |
Mauvaise |
X |
|||
Trafic |
Faible |
Moyen |
Elevé |
X |
|||
Accidentologie |
Faible |
Moyenne |
Élevée |
X |
|||
Risque |
Faible |
Moyen |
Élevé |
- Si à l’issue de cette analyse de risques, le risque est jugé faible, une clôture doit être installée pour rencontrer l’enjeu 3. Aucune action n’est nécessaire pour les enjeux 1 et 2.
- Si le risque est jugé élevé, un dispositif de retenue doit être installé pour répondre aux 3 enjeux (même s’il n’y a pas d’obstacles dangereux).
- Si le risque est jugé moyen, le gestionnaire appréciera la solution à adopter en fonction de sa connaissance des lieux.
Exemples de cas concrets rencontrés sur le réseau autoroutier et application de la méthodologie
Examinons 3 cas concrets sur le réseau autoroutier afin d’évaluer comment les différents enjeux sont rencontrés.
Cas 1
Dans ce cas, on remarque la présence d’obstacles agressifs (arbres) situés dans la zone de sécurité (9 mètres du bord de l’autoroute). Il faut donc les traiter.
Le gestionnaire a utilisé la méthode SDFI et a décidé d’Isoler les obstacles à l’aide d’un dispositif de retenue métallique.
Si les dispositifs installés sont conformes aux normes en vigueur, on peut considérer que l’enjeu 1 est rencontré.
Si l’enjeu 1 est rencontré, on peut aussi considérer que l’enjeu 2 est également rencontré. En effet, si le dispositif de retenue empêche les véhicules d’atteindre les arbres, il les empêchera aussi d’atteindre l’aire de stationnement.
Par contre l’enjeu 3 est partiellement rencontré. Le dispositif de retenue dissuade fortement un piéton de rejoindre l’autoroute mais un enfant ou un animal pourraient passer en dessous de la glissière métallique. La pose d’une lisse est souhaitée.
Enjeu 1 :
Enjeu 2 :
Enjeu 3 :
Cas 2
Ici également, on remarque la présence d’obstacles agressifs (arbres) situés dans la zone de sécurité (9 mètres du bord de l’autoroute). Il faudrait théoriquement les traiter.
Comme cela n’a pas été réalisé, on considère que ni l’enjeu 1 ni l’enjeu 2 ne sont rencontrés.
Toutefois, le gestionnaire a installé une clôture qui empêche adéquatement des intrusions de l’aire de stationnement vers l’autoroute. Ainsi, l’enjeu 3 est rencontré.
Enjeu 1 :
Enjeu 2 :
Enjeu 3 :
Cas 3
Dans ce cas, on peut considérer qu’il n’est pas nécessaire de traiter les obstacles (vu l’aspect non agressif de ceux-ci et la distance qui les sépare de l’autoroute). L’enjeu 1 est rencontré.
Par ailleurs, rien n’est réalisé pour empêcher les intrusions de l’autoroute vers l’aire de stationnement. Toutefois, on peut considérer que le risque est faible (géométrie de l’autoroute favorable (ligne droite,…), trafic faible, zones de stationnement éloignées de l’autoroute, accidentologie faible). L’enjeu 2 est rencontré.
Enfin, le gestionnaire a installé une clôture qui empêche adéquatement des intrusions de l’aire de stationnement vers l’autoroute. Ainsi, l’enjeu 3 est rencontré.
Enjeu 1 :
Enjeu 2 :
Enjeu 3 :
On constate donc, sur le réseau autoroutier, différentes configurations dont certaines nécessiteraient des adaptations.
L’application de la méthodologie d’analyse présentée ci-avant permet de réaliser des aménagements de sécurité tout en assurant une cohérence sur l’ensemble du réseau autoroutier.
Sources et infos
– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.
Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.