pratique Fiche n°173

Dispositifs ralentisseurs : les coussins

Qui ?
  • Véhicules légers
Pourquoi ?
  • Réduire la vitesse au droit du coussin
  • Produire un effet visuel
Où ?
  • Agglomération et chaussée limitée à 50km/h
  • Mise en place d’un effet de porte
  • Zone 30
Comment ?
  • Chaussée < 4m : Un seul coussin
  • 4 m <= chaussée < 6m : Coussin avec rétrécissement de voirie
  • 6 m <= chaussée < 7,2 m : Deux coussins côte à côte
  • 7,2 m <= chaussée : Deux coussins avec séparateur physique
  • Si passage piéton : encadré par les coussins

Qu’est-ce qu’un coussin et quels sont les différents types de coussins ?

 Les coussins sont des surélévations implantées en chaussée qui ne s’étendent pas sur toute la largeur de celle-ci (contrairement aux plateaux).

Dans des zones où imposer le ralentissement est cohérent, ils sont utilisés principalement pour réduire les vitesses des véhicules légers, sans pour autant perturber la circulation des transports en commun, des véhicules lourds et des deux-roues. En effet, seuls les véhicules légers, étant donné la faible  distance entre les deux rouesQuand on parle ici de la distance entre les deux roues, cela concerne les roues d’un même essieu., seront obligés de passer à moitié sur ledit dispositif, tandis que l’effet sera minimal pour les bus et les véhicules lourds.  Les deux-roues pourront continuer leur trajectoire sans passer par-dessus le dispositif.

 

Il existe trois types de coussins :

  • les coussins préfabriqués en béton

Encastrés dans la chaussée, les coussins préfabriqués en béton résistent aux contraintes et demandent peu d’entretien. Une attention particulière est apportée lors de la pose, pour que le bord du chanfreinPetite surface qu'on forme en abattant une arête. soit de niveau avec la couche d’usure du revêtement.

C.4.03 Photo 3 redim.jpg

  • les coussins en caoutchouc

Le principal avantage des coussins en caoutchouc est que la mise en œuvre est aisée.  En outre, ils peuvent être déplacés. Cependant, ce dispositif doit être régulièrement contrôlé, car des parties peuvent se désolidariser.

En outre, les Pouvoirs locaux n’obtiendront pas d’aide financière de la Région pour poser ce type d’équipement.

Le subside ne couvre pas les aménagements de sécurité amovibles, en raison de leur caractère non durable.

Les coussins en caoutchouc seront principalement utilisés dans les rues à faible trafic où l’on observe peu de passage de poids lourds.

 

  • les coussins construits sur place, en enrobé ou en béton coulé

Les coussins construits sur place en revêtement hydrocarboné demandent une mise en œuvre minutieuse.Le principal désavantage de ce système est la durabilité.

Les points à surveiller spécifiquement sont :

– les discontinuités au niveau des structures et des revêtements,
– les éventuelles infiltrations d’eau par les joints.

 

Quels sont les avantages et inconvénients de ce dispositif ralentisseur ?

Avantages

Inconvénients

Réduction de la vitesse des véhicules légers

Faible contrainte pour les transports en communs

Coût abordable

Mise en œuvre aisée et rapide

Peu de problèmes liés à l’écoulement des eaux de pluie

Peu de réduction de vitesse des 2RMDeux-roues motorisés

Impact limité pour les poids lourds et les véhicules tout-terrain

Visibilité faible par temps de neige

Difficulté de déneigement

Nuisances sonores dues aux freinages, accélérations, chocs dus aux arrêtes du coussin

Vibrations ressenties par les riverains

 

Comment installer des coussins ?

La circulaire ministérielle du 3 mai 2002 relative aux dispositifs surélevés destinés à limiter la vitesse à 30 km/h et aux coussins définit les caractéristiques géométriques des coussins, les critères d’implantation à retenir, les modes d’implantation, la signalisation et les moyens de rendre ces dispositifs perceptibles par les conducteurs.

Caractéristiques géométriques

Pour que le projet soit conforme aux exigences légales, il est essentiel de respecter les dimensions suivantes :

  • largeur au sol : entre 1,75 m et 1,90 m (si la route est fréquentée par des véhicules lourds, la largeur sera réduite à 1,75 m);
  • largeur du plateau supérieur : entre 1,15 m et 1,25 m;
  • largeur des pentes latérales (chanfreins) : de 30 à 35 cm;
  • largeur des pentes avant et arrière (chanfreins) : entre 45 et 50 cm. Peut être réduite à 30 cm en zone 30;
  • longueur totale : entre 3 et 4 m ; peut être réduite à 1,70 m en zone 30;
  • hauteur : de 6 à 7 cm (Minimum à surveiller impérativement, sinon le dispositif pourra être franchi à grande vitesse, ce qui le rendra inefficace et créera, de surcroît, des nuisances sonores !);
  • saillie d’attaque : inférieure à 0,5 cm.

 

Les mesures seront adaptées à la réalité du terrain, selon les largeurs disponibles.

 

 

 

 

  Figure 1

Implantation

A. Où implanter les coussins ?

Sur des voies publiques où la vitesse maximale autorisée est de 50 km/h

Pas sur une voie publique où la déclivité est égale ou supérieure à 6%

A une distance de minimum 100 m après le début de la limitation de vitesse

Pas sur une piste cyclable

A au moins 15 m d’un carrefour

 

En un point où il sera bien visible

(ce qui implique : pas au sommet d’une côte, ni dans les virages, ni sur les ouvrages d’art)

 

 

Cas particuliers

  • Il est possible d’en installer plusieurs l’un à la suite de l’autre, espacés d’au moins 75 m.
  • Lorsque la chaussée comporte deux bandes de circulation, un dispositif par sens doit être implanté.

 

Les passages piétons ne peuvent jamais être marqués sur les coussins.

Mais les coussins peuvent être placés en chicane, afin de renforcer la sécurité au droit du passage piéton pour autant que les coussins soient implantés de façon à empêcher le slalom.

 

B. Comment implanter les coussins ?

On peut différencier trois schémas d’implantation :

– des coussins côte à côte ;
– un dispositif en chicane ;
– un seul coussin, associé à un rétrécissement de voirie.

Dans tous les cas, afin d’avoir une mise en œuvre correcte et cohérente, il convient de respecter les indications suivantes :

  • L’axe longitudinal du coussin doit être parallèle à celui de la chaussée.
  • La largeur du by-pass entre le coussin et le bord de la chaussée doit être suffisante pour permettre le passage des cyclistes en toute sécurité, c’est-à-dire entre 0,7 et 1,2 m.
  • Lors de la mise en œuvre, une attention particulière doit être apportée aux chanfreins. Une mauvaise réalisation peut s’avérer dangereuse, en particulier pour les deux-roues. La saillie d’attaque aura donc une hauteur inférieure à 0,5 cm.

 

C. Quels avis recueillir sur le mode d’implantation  ?

« Il est utile que le gestionnaire de voirie consulte les riverains.

Par ailleurs, l’avis des sociétés de transport en commun doit être requis dès lors qu’elles empruntent les voiries en cause. Il en va de même des services d’intervention d’urgence lorsqu’ils sont amenés à emprunter fréquemment la voirie où seront implantés ces dispositifs. »

(Point 3.3.2.4 de la circulaire ministérielle du 3 mai 2002)

Il est rappelé que l’implantation de ce type de dispositif ne nécessite ni règlement complémentaire, ni arrêté ministériel lorsqu’il n’est pas associé à un autre dispositif ralentisseur.

 

D. Exemples d’implantation en fonction de la largeur de la chaussée ?

Selon la largeur de la chaussée, l’implantation sera différente, car il faut éviter que les véhicules by-passent le dispositif pour ne pas devoir ralentir. Une bonne séparation des sens de circulation devra être privilégiée dès que possible.

En outre, pour tenir compte des contraintes du déneigement, un minimum de 3,5 m de largeur de chaussée doit être respecté.

→ Chaussée < 4 m de large

Un seul coussin sera implanté.

 

→ Chaussée de 4 à 6 m de large

Sur les voiries entre 4 et 6 m de large, il ne sera installé qu’un seul coussin mais il sera accompagné d’un rétrécissement de la chaussée, surtout dans le sens où l’on souhaite le plus faire ralentir les véhicules.

1er cas : voirie à sens unique (< 5 m)

Le coussin sera placé à l’entrée de la rue.

Figure 2

 

Lorsqu’il est associé à un passage piéton, le coussin doit être placé avant celui-ci:

Figure 3

 

2ème cas : voirie à double sens (chaussée < 6 m)

Les schémas classiques sont les suivants :

C.4.03-Figure-4a-v2.pngFigure 4a

 

Figure 4b

 

Néanmoins, pour aménager l’accès à une agglomération, une implantation un peu différente peut aussi être choisie :

Figure 5

Figure 6a: avec potelets et zone striée

 

Figure 6b: avec potelets et zone striée, sans aménagement cyclable

 

Cet aménagement (illustré par les figures 5, 6a et 6b) est le plus adéquat en entrée d’agglomérationSignalée au moyen du signal F1, mais à au moins 100 m du début de la limitation de vitesse, rappelons-le.

Il est conçu pour ralentir d’office les véhicules en entrée de zone, beaucoup plus qu’en sortie.

Pas de placement de B19/B21 dans ce cas (L’usager dont la progression est entravée par la présence de l’îlot directionnel s’arrête si un véhicule arrive en sens inverse, conformément à l’art 15.2 code de la route) !

 

→ Chaussée de 6 m à 7,20 m de large

La voirie est à double sens et les deux sens de circulation doivent être séparés par un marquage.

Une ligne blanche continue sera tracée.  Elle débutera à une distance de 10 m  du coussin.  En outre, il est suggéré de la faire précéder de trois traits discontinus de part et d’autre.

 

1er cas : coussins côte à côte

Figure 7

 

2ème cas, coussins en chicane (encadrant un passage piétons)

Lorsque la largeur de la chaussée est insuffisante pour réaliser une séparation physique des bandes de circulation, rapprocher les coussins du passage piéton dissuadera les véhicules de slalomer entre les coussins.

Figure 8

 

 

3ème cas : coussins à proximité d’un passage pour piétons

Le passage piéton sera tracé à une distance de 5 à 6 m des coussins.

Figure 9

Dans ce cas-ci, on évite le slalom entre les coussins. Notons que dans le sens A, le piéton sera davantage en sécurité puisque le passage piéton se situe après le dispositif ralentisseur.

Cette configuration est réalisable mais les coussins encadrant le passage pour piétons restent préférables.

 

→ Chaussée ≥ 7,20 m

Dans ce cas, les bandes de circulation seront séparées physiquement afin d’éviter le passage des véhicules entre les deux coussins.

L’îlot central de séparation aura une largeur comprise entre 1 m et 1,50 m.

 1er cas : coussins côte à côte

Figure 10

 

2ème cas : coussins en chicane (encadrant un passage piétons)

C’est la solution qui répond le mieux aux enjeux de sécurité.

L’îlot empêche la possibilité de slalomer entre les coussins. La distance des coussins par rapport au passage piéton engendre un ralentissement favorable à la sécurité des piétons.

Figure 11

 

Comment signaler ?

Signalisation verticale

Etant donné que les dispositifs ne peuvent être placés que sur les voiries où la vitesse maximale autorisée est de 50 km/h, une signalisation verticale n’est pas obligatoire mais peut être conseillée, suivant les cas.

Ces dispositifs peuvent donc être signalés par un signal A51 avec un panneau additionnelLe panneau additionnel est un panneau de fond bleu avec des inscriptions blanches mais ils ne doivent pas être signalés en zone 30.

A51 et additionnel type III dispositif ralentisseur det.png

 

Lorsque le coussin est implanté dans un rétrécissement, il est conseillé d’avoir recours à un signal A7 avec un panneau additionnel :

A7a et additionnel type III dispositif ralentisseur det.png

 

En matière de signalisation, la décision la plus appropriée dépend :

  • De la volonté ou non, exprimée par le Conseil communal, de placer les signaux B19 et B21
  • Des caractéristiques du trafic local (Si nécessaire, il sera procédé à une analyse de la densité du trafic et de la vitesse pratiquée. S’il ressort que le trafic est important, le placement des signaux est conseillé.)
  • Du ressenti selon les caractéristiques locales (comportement des conducteurs, bâti, etc.)

 

Les principes retenus pour l’implantation des signaux :

  • Priorité donnée en alternance quand plusieurs dispositifs se succèdent
  • A proximité d’un carrefour : priorité à celui qui quitte le carrefour, pour éviter l’encombrement
  • Limite d’agglomération : priorité est donnée à celui qui la quitte
  • Pente < 6% : priorité aux conducteurs dans le sens de la montée

Faut-il ajouter une interdiction de stationner ?  Pas d’office, certainement pas.  Prendre une mesure d’interdiction de stationner est toujours possible, mais l’expérience démontre que le problème du stationnement à proximité d’un coussin reste très marginal.

 

Signalisation horizontale

  • Les parties chanfreinées du dispositif sont en blanc. (Circulaire ministérielle du 03/05/2002 point 3.4.2)
  • Les dispositifs peuvent également être renforcés par trois lignes blanches transversales.

Figure 12

Il importe surtout de souligner que le dispositif doit être perceptible dès que possible.  Dans ce but, il présentera un contraste visuel très net.  Pour rappel, la distance minimale de visibilité est de 25 m.

Par ailleurs, dans le cas où les deux sens de circulation sont séparés, le marquage consistera en une ligne blanche continue débutant à une distance de 10 m du coussin, ce qui constitue un minimum.

Quels sont les moyens utilisables pour renforcer encore plus la lisibilité de l’aménagement ?

 

Est-il conseillé d’installer des potelets de part et d’autre du (ou des) coussin(s) ?

Si le gestionnaire de la voirie soupçonne un risque d’évitement du dispositif ralentisseur et décide, par conséquent, d’installer un équipement complémentaire de part et d’autre, alors il est recommandé :

  • soit d’écarter ce mobilier urbain ;
  • soit de recourir à des potelets à mémoire de forme, présentant l’avantage d’être flexibles.

Il convient également de vérifier que ces éléments ne représentent pas des obstacles pour les piétons ou les personnes à mobilité réduite.

 

 

Schématisation d’un véhicule accrochant un potelet à mémoire de forme →

 

 

 

 

Sources et infos

Dates de mise à jour
05 juillet 2021

Chapitre 3 point D – “2è cas : les voiries à double sens (< 6m)": changement des schémas 4a, 4b, 5, 6a et 6b + texte “pas de placement de B19/B21 dans ce cas (L’usager……..)"

Une erreur ? Une question ?
Vers le lexique
Avertissements

– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.

Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.