- Publication 12 avril 2021
Mini-giratoire
Qu’est-ce qu’un mini-giratoire ?
Un mini-giratoire est un rond-point dont les limites extérieures ne permettent pas la giration des grands véhicules comme les poids lourds ou les bus, sans chevaucher le centre du carrefour. C’est pourquoi l’îlot central d’un mini-giratoire est entièrement franchissable par ce type de véhicule. Les autres usagers doivent se comporter dans un mini-giratoire comme dans tout autre giratoire.
Les entrées, comme les sorties, s’y font sur une seule bande de circulation.
Quels sont les avantages et les inconvénients d’un mini-giratoire ?
Le mini-giratoire peut être envisagé aux carrefours secondaires d’un réseau limité à 50 km/h ou aux carrefours importants d’une zone 30.
Il est bien adapté lorsque les branches sont disposées de manière régulière autour de l’anneau et que les trafics y sont équilibrés.
Il offre les avantages d’un giratoire (fluidité dans l’échange des flux, réduction des temps d’attente, réduction des points de conflits, possibilité de demi-tour pour certaines catégories d’usagers), alors que l’espace n’est pas suffisant pour un aménagement classique.
Il a un effet ralentisseur et rend les usagers vigilants sur une priorité à gauche peu habituelle.
Il permet le passage occasionnel de gros véhicules, sans contrainte de giration.
Le mini-giratoire ne contraint pas physiquement les mouvements et n’empêche pas certains comportements inadaptés (par exemple, une traversée trop droite, un tourne-à-gauche sans contournement de l’îlot).
Il peut présenter des problèmes de lisibilité car ce qui favorise la perception d’un giratoire classique, en approche, c’est le relief donné à l’îlot central. Ici, pas de relief !
Il n’est pas recommandé pour gérer plus de quatre branches.
Il n’est pas recommandé s’il s’agit d’un carrefour important (à l’entrée de la ville, par exemple) ou d’un carrefour ayant une fonction particulière selon les études de mobilité.
Il n’est évidemment pas le mieux adapté si les poids lourds et les transports en commun risquent d’y être immobilisés.
Quelles sont les caractéristiques géométriques de cet aménagement ?
Pour qu’un mini-giratoire soit bien perçu et compris par les usagers, il est nécessaire de respecter un certain nombre de règles au niveau de son dimensionnement.
L’îlot central
Sa surélévation au centre est limitée à 15 cm, en règle générale, et 12 cm si le passage de bus est envisagé. L’îlot reste entièrement franchissable (pas d’œuvre d’art, poteau…).
Détail en coupe de l’îlot
Le contraste entre la chaussée et l’îlot central doit être bon, de jour comme de nuit. Pour ce faire, il est recommandé de jouer sur les contrastes de couleur et/ou de matériaux (avec du béton imprimé par exemple). Il est préférable que l’îlot central soit contrasté par rapport à l’anneau.
L’îlot central peut aussi être ceinturé par une bande ayant un revêtement différencié de celui de l’anneau ou par un marquage, ce qui donne visuellement l’impression que la chaussée est rétrécie. |
La disposition des branches
La disposition des branches est aussi déterminante pour un mini-giratoire que pour un giratoire classique.
Il faut éviter que la trajectoire soit trop rectiligne, le risque étant que l’usager ne gère pas sa vitesse.
Par ailleurs, si l’angle entre deux branches est < 70°, certains conducteurs tournant à gauche pourraient trouver absurde de devoir contourner l’îlot central franchissable. Cette configuration est donc déconseillée.
Mouvement difficile | Mouvement non réglementaire | ||
Les îlots séparateurs
Les îlots séparateurs sont, de préférence, en saillie franchissable et d’une largeur comprise entre 0,85 m et 2 m.
Si l’emprise ne le permet pas, une autre solution peut convenir : on peut séparer l’entrée de la sortie par un élément en relief comme une bande pavée.
Le marquage ceinturant l’îlot est celui que l’on recommande pour tout type de giratoire.
Comment signaler ?
La signalisation est similaire à celle des carrefours giratoires “classiques" :
→ lignes “cédez-le-passage" marquées au sol ;
→ panneaux B1 et D5 qui doivent être parfaitement visibles suffisamment tôt ;
→ B11 ou B7 de perte de priorité en amont si besoin en fonction de la voirie.
→ (Les préavis sont posés s’ils sont utiles)
Cependant, les D5 ne sont pas implantés sur l’îlot central mais en dessous des B1 :
Sources et infos
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- CERTU – « Guide – Carrefours urbains », CERTU, mise à jour de juin 2010, Lyon
- CERTU – « Giratoires en ville, mode d’emploi », CERTU, janvier 2000, Lyon
- CERTU – « Guide – Les mini-giratoires, textes et recommandations », CERTU, décembre 1997, Lyon
- M.E.T.– « Vade-mecum pour la conception des carrefours giratoires », M.E.T., octobre 1999, Namur
- M.E.T.– « Evaluation et accidentologie des giratoires et feux tricolores », M.E.T., janvier 2003, Namur
– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.
Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.