- Publication 18 janvier 2022
- Mise à jour 11 janvier 2024
Dalles podotactiles
- Qu’appelle-t-on des dalles podotactiles et dans quels aménagements de voirie sont-elles utilisées ?
- Comment agencer ce type de dispositif ?
- Avec un trottoir trop étroit, faut-il installer des dalles ou pas ?
- Comment combiner correctement la pose de dalles podotactiles et l’abaissement de bordure ?
- Où positionner le support d’un signal lumineux par rapport aux dalles podotactiles ?
- Analyse de cas
- Sources et infos
Qu’appelle-t-on des dalles podotactiles et dans quels aménagements de voirie sont-elles utilisées ?
Les dalles podotactiles sont des dalles en relief qui ont une fonction primordiale de guidage pour les personnes déficientes visuelles. Elles s’implantent dans un trottoir et participent à la sécurisation de l’espace public. Il est important qu’elles contrastent bien avec le revêtement.
Une information plus complète est fournie par Atingo a.s.b.l. via ce lien.
Lors de la mise en œuvre des nouveaux projets et dans le cadre de tout chantier comportant une intervention au droit d’un passage pour piétons, il faut systématiser l’installation de dalles à protubérances et de dalles striées, ainsi que l’inflexion de trottoir.
La règle de bonne pratique consiste aussi à utiliser des dispositifs podotactiles systématiquement :
- pour conduire à la zone d’attente d’un arrêt de bus et y donner des repères ;
- pour signaler un bord de quai (de tram, par exemple) ou un escalier menant à un passage souterrain.
Dalles striées en béton |
Dalles à protubérance en béton |
Dalle d’information souple |
Comment agencer ce type de dispositif ?
Principe de base
Les dalles à protubérance s’alignent sur toute la largeur du passage pour piétons.
Les dalles striées sont placées dans l’axe de la traversée.
Fig. 1
Ce schéma de base est bien connu.
Cependant, en pratique et selon la géométrie des lieux, il est souvent nécessaire d’approfondir l’analyse pour aboutir à la solution la plus appropriée.
A l’angle d’une rue
Nous livrons ici deux schémas de référence : une disposition standard (minimale) et une combinaison avec dalle souple qui répond mieux aux besoins des personnes malvoyantes (plus optimale).
Fig. 2 : Schéma 1 – Les deux dispositifs annonçant les traversées piétonnes sont bien |
Fig. 3 : Schéma 2 – Les deux dispositifs annonçant les traversées piétonnes sont |
Cas particulier
Le carrefour a parfois été aménagé avec un évasement de la voirie et des trottoirs en courbe.
Fig. 4 |
Au niveau d’un carrefour franc, c’est une configuration à analyser attentivement.
Dans un tel contexte, il convient de surveiller tout particulièrement la mise en place des dalles podotactiles car un dispositif incomplet viendrait accroître le niveau de risque.
Le schéma minimal à respecter est le suivant :
Fig. 5
En aucun cas, il ne faut disposer les dalles en épousant la courbe du trottoir !
A l’intérieur d’un îlot refuge
Cas où l’îlot a une largeur ≤ 2,10 m
Fig. 6
Le recul de la bande d’éveil à la vigilance constituée par les dalles à protubérance peut varier et être inférieur à 40 cm.
En revanche, les 90 cm de largeur de bande restent fixes.
Cas de l’îlot triangulaire
Fig. 8
En fonction de la largeur de l’îlot, il pourrait être recommandé, dans certains cas, de matérialiser le changement de direction au moyen d’une dalle souple :
Fig. 9
En présence d’un aménagement cyclable
Aménagement cyclable séparé
De plus en plus souvent, l’aménagement cyclable se trouve en bordure de chaussée. L’éveil à la vigilance est alors nécessaire non seulement par rapport au trafic motorisé, mais également par rapport à la circulation des cyclistes.
C’est pourquoi, si le passage pour piétons mesure 3 m, il est recommandé de poser les dalles à plots comme suit :
- 5 dalles avant l’espace dédié aux cyclistes (point d'attache à 15 cm de cet espace) ;
- 5 dalles à 40 cm du bord extérieur de la bordure.
Fig. 11 : Illustration avec une traversée cyclo-piétonne hors carrefour | Fig. 11bis: Illustration avec une piste cyclo-piétonne bidirectionnelle D9 en carrefour |
Piste cyclable marquée
Fig 12 : Schématisation du cas avec piste cyclable marquée
Lorsque le passage pour piétons traverse une piste cyclable marquée, cela n’a pas d’incidence par rapport à l’équipement podotactile en T.
A un arrêt de bus
Les principes d’aménagement des arrêts de bus doivent être détaillés en se référant aux multiples configurations possibles (en voirie, en encoche, avec ou sans quai, avancée de trottoir, etc.).
Les règles de bonnes pratiques et les plans diffusés par le TEC indiquent la présence des dalles podotactiles à hauteur des portes avant d’un bus à l’arrêt, à 40 cm du bord extérieur de la bordure.
Une attention particulière est également portée à la réalisation, tout le long du quai, d’une ligne d’éveil à la vigilance d’environ 10 cm, offrant un contraste visuel de 70%.
Fig. 13 : Schématisation d’un arrêt de bus : un exemple parmi d’autres.
Avec un trottoir trop étroit, faut-il installer des dalles ou pas ?
Si les largeurs disponibles ne permettent pas d’élargir les trottoirs, le gestionnaire de voirie est parfois confronté à des choix difficiles :
La meilleure solution, dans ce cas de figure, consiste à rapprocher les dalles d’éveil à la vigilance par rapport à la bordure (des deux côtés du passage pour piétons) et à placer une dalle striée dans l’axe de la traversée.
Certes le dispositif est incomplet, mais 60 cm de longueur de stries permettent tout de même de donner une direction à la personne déficiente visuelle avant qu’elle ne s’engage sur le passage pour piétons.
Le schéma idéal prévoit 40 cm entre le dispositif et le bord extérieur de la bordure. Il est toléré de réduire cette valeur à 15 cm minimum.
Comment combiner correctement la pose de dalles podotactiles et l’abaissement de bordure ?
En pratique, l’abaissement des bordures doit être réalisé à hauteur des passages pour piétons sur toute la largeur du marquage. Le plain-pied doit être la norme. S’il existe une contrainte technique, une tolérance de maximum 2 cm (une bordure biseautée) peut être acceptée à condition qu’il n’y ait pas de cumul de ressauts.
Dans le cas d’une traversée cyclo-piétonne, la règle du « zéro ressaut » est également d’application à hauteur de la traversée cyclable.
Dès qu’elle n’est plus face à la traversée, la personne déficiente visuelle doit retrouver une bordure de trottoir détectable à la canne.
Par rapport aux cas particuliers rencontrés sur le terrain, plusieurs interrogations peuvent surgir. Elles portent plutôt sur les éventuels jeux de pentes et sur une particularité dans l’aménagement du trottoir lui-même.
Où positionner le support d’un signal lumineux par rapport aux dalles podotactiles ?
Fig. 14 : sans bouton-poussoir | Fig. 15 : avec bouton-poussoir |
Les principes de base sont les suivants :
1) Il est recommandé d’aligner les supports de feux les uns par rapport aux autres et de les installer à proximité des dispositifs podotactiles.
2) Si l’équipement est muni d’un bouton-poussoir il est préférablePour que la personne déficiente visuelle garde une bonne perception de son axe de traversée même si elle doit appuyer sur le bouton. que le support de celui-ci soit placé près de la bande constituée de dalles striées.
Le cas du feu cyclo-piéton est traité un peu différemment :
Fig. 16
Option 1 : Si la traversée doit être appelée via bouton-poussoir, il est recommandé de placer cet équipement entre les traversées piétonne et cyclable pour éviter les croisements des différents types d'usagers. Le bouton-poussoir se met alors à l'arrière du poteau.
Option 2 (plus rare) : Il peut arriver que le bouton-poussoir ne serve qu'à l’alerte sonore pour les malvoyants (et pas à l'appel). Dans cette hypothèse, il convient de placer le support près de la bande constituée de dalles striées, dans le coin du T du côté de la traversée cyclable (bouton tourné côté piétons).
Analyse de cas
La comparaison des situations qui génèrent des questions sur la manière d’installer les dispositifs podotactiles montre que, trop souvent, la localisation et l’implantation de la traversée piétonne elle-même n’ont pas été pensées en fonction de l’accessibilité pour tous.
L’objectif est d’avoir une traversée perpendiculaireConformément à l’article 76.3 du Code de la route, les bandes blanches d’un passage pour piétons sont tracées parallèlement à l'axe de la chaussée. à la chaussée et aussi courte que possible. Si tel est le cas, l’ajout du dispositif en T sur chaque trottoir est rarement source d’erreurs.
En pratique, il y aura parfois débat sur le cheminement piéton et il sera toujours intéressant de pouvoir examiner différentes solutions.
Exemple : En milieu urbain, une configuration avec une intersection à angle aigu.
Fig. 17
Pour traiter ce type de croisement, il importe d’examiner le flux piéton.
Option 1 : Revoir la courbure du trottoir est une solution favorable pour tous les piétons.
Fig. 18
Option 2 : Un projet d’aménagement avec trottoir traversant peut également être envisagé. Si cette option est retenue, les bandes blanches ne doivent plus être tracées mais la pose d’un dispositif podotactile des deux côtés de la voirie s’impose. Il est fortement recommandé de placer des potelets à côté des dalles à protubérances, côté rue principale.
Option 3 : Si le cheminement piéton principal est dans la rue où l’on implante la traversée, on peut envisager d’écarter celle-ci par rapport au carrefour. L’usage d’une dalle souple permet alors d’informer la personne déficiente visuelle sur le changement de direction de la ligne guide.
Fig. 19
Sources et infos
Chapitre 1 : ajout d'une mention "En vigueur au SPW Mobilité et Infrastructure" et texte "La règle de bonne pratique..."
Chapitre 4 : refonte complète
Chapitre 2.4. : Ajout d'un dessin avec pour précision le point d'attache à 15 cm.
- Atingo ASBL
- Région de Bruxelles-Capitale-Charte sur les revêtements piétons Edition octobre 2019
- CRR-2014-Cahier de l’accessibilité piétonne - Directives pour l'aménagement de l'espace public accessible à tous dans la Région de Bruxelles-Capitale
- CRR-2016-Etude des matériaux podotactiles souples placés en extérieur sur l'espace public de la Région de Bruxelles-Capitales-Analyse des besoins des usagers et des problématiques rencontrées, évaluations des matériaux utilisés et recommandations
Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.