En fonction des enjeux de sécurité, certains éléments physiques de séparation peuvent être utilisés pour augmenter la sécurité tant objective que subjective des cyclistes. Ces éléments ne devront pas constituer un obstacle pour les autres usagers.
- Publication 09 février 2021
- Mise à jour 15 février 2022
Points d’attention dans les aménagements cyclables – Éléments séparateurs
Quels sont les différents types d’éléments séparateurs ?
- Les végétaux
Une séparation par un aménagement végétal peut être installée à condition qu’elle ne devienne pas un masque de visibilité entre usagers et que son entretien puisse être effectué régulièrement.
Notons, cependant, que la plantation d’arbustes épineux est à éviter de part et d’autre d’un aménagement cyclable. La végétation épineuse existante est, quant à elle, maintenue à une distance d’un mètre de part et d’autre du cheminement cyclable. Ainsi, le confort des usagers est préservé en cas de sortie de piste et en période de taille de la haie, on évite les épines sur le cheminement cyclables et donc les crevaisons.
Des éléments séparateurs supplémentaires peuvent évidemment être ajoutés, surtout si la végétation est de plain-pied avec la chaussée.
- Les bordures chanfreinées (comme pour les îlots directionnels)
- Les dispositifs de retenue
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Le gestionnaire de voirie tiendra compte de la largeur de déformation (W) de ces dispositifs de retenue s’ils sont installés.
- Les délimiteurs de traficA bien ancrer car un délimiteur de trafic simplement collé se déchausse facilement. (saillies) avec une partie basse ≤ 5 cm, suffisamment visibles Avec contraste visuel quand le revêtement est de la même couleur de chaque côté.
Aménagements avec délimiteurs de trafic, réalisés aux Pays-Bas |
Dans le cas où une bordure est placée, on privilégiera des éléments chanfreinés du côté de la piste (afin d’éviter les chutes en cas de déviation de trajectoire). La bordure devra être bien visible et on évitera de la placer directement à côté de la piste cyclable. Une zone tampon sera donc prévue dans l’aménagement.
- Les barrières de ville
Elles sont assez hautes pour empêcher de passer au-dessus et suffisamment visibles (minimum 1 m). Elles ne présentent pas d’arêtes vives.
L’équipement le plus courant est le suivant :
Il offre une bonne visibilité à travers les barrières même lorsqu’elles sont placées en série, parallèlement à la chaussée.
En cas d'enfilade, il importe de laisser un passage entre les barrières pour permettre l'accès au cheminement cyclo-piéton. |
En outre, dans une zone où il est prévisible que circulent de nombreux enfants piétons, des critères plus sévèresLes barrières à barreaux verticaux ou grillagées sont alors préférables. Elles doivent, notamment, interdire le passage par-dessous ou à travers, d’où la présence de traverses, de barreaux verticaux, de croisillons ou, éventuellement, d’autres structures décoratives (à évaluer). sont utilisés pour le choix du type de barrière.
Si le cheminement cycliste est proche de l'équipement séparateur ou lorsque la vitesse autorisée du trafic automobile est supérieure à 30km/h, les potelets souples ou rabattables sont hautement recommandés. Dans tous les cas, ils doivent présenter une hauteur de 1 m et être contrastés par rapport au revêtement.
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Équipement testé par la Région de Bruxelles-Capitale |
- Les séparateurs de type urbain, en caoutchouc
Aménagement réalisé dans la ville de Dublin |
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Inconvénient Avec ce type d’équipement, il y a un risque d’arrachement si une voiture ou un camion roule sur le dispositif. Celui-ci devient alors un obstacle pour le cycliste. Il convient donc de bien analyser la densité et la composition du trafic avant d’opter pour cette solution. |
- Les pavés collés
Ce sont des pavés préfabriqués, collés directement sur le revêtement et délimitant visuellement la piste cyclable par rapport à la voirie carrossable. Ce type de délimitation est facile à mettre en œuvre et esthétique. Le procédé permet de réduire visuellement la chaussée et ainsi de créer une plus grande distance entre les cyclistes et le trafic automobile.
Inconvénient :
Cette délimitation est aisément franchissable par les véhicules motorisés et ne constitue pas une séparation physique entre la piste cyclable et la voirie carrossable. Elle pourrait également être source d’inconfort pour les cyclistes qui devraient quitter la piste cyclable, par exemple pour éviter un obstacle.
Ce type d'aménagement doit dès lors être réservé :
- aux voiries où la vitesse est limitée (≤ 50km/h)
- quand il n’existe pas stationnement ou de pression de stationnement
- lorsqu'il n’y a pas (ou peu) d’entrées carrossables
- quand, pour des raisons techniques, il n’est pas possible de placer une séparation physique (sur un pont, par exemple)
On veillera à ce que la délimitation soit clairement perceptible par tous les usagers (bandes ou peinture réfléchissante, marquage au sol). Le cas échéant, elle sera combinée avec des éléments de séparation verticaux.
- De manière générale, si la visibilité du séparateur n’est pas suffisante la nuit, il peut être utile de placer des plots rétro-réfléchissants ou des yeux de chat.
En tout état de cause, la visibilité des délimiteurs de trafic doit être assurée de jour comme de nuit. Une couleur qui se distingue du revêtement est indispensable.
Existe-t-il une ligne de conduite pour choisir l’élément séparateur le plus adéquat ?
En pratique, chaque solution doit être examinée en fonction du contexte et en s’interrogeant sur l’objectif-même de la séparation.
Les seules restrictions qui s’appliquent, globalement, concernent :
- les clous séparateurs, à proscrire car ils peuvent être glissants pour le cycliste ;
- les bordures en demi-lunes qui sont déconseillées parce que le cycliste peut les accrocher avec une pédale. C’est également un obstacle pour les 2RMLes demi-lunes peuvent provoquer des pertes de contrôle du véhicule qui s'écarte accidentellement de la chaussée. De par leur forme ovoïde, elles sont par ailleurs plus facilement franchissables par les voitures.
Il faut retenir également qu’il est souvent intéressant de combiner différents éléments.
Objectif spécifique | Recommandation en milieu urbain | Recommandation en milieu périurbain | Recommandation en rase campagne |
Renforcer le sentiment de sécurité du cycliste |
Bordures chanfreinées ou bien alternance entre végétalisation et séparateurs de type urbain (caoutchouc) ou bien délimiteurs de trafic très bas ou bien pavés collés | Délimiteurs de trafic avec une partie basse ≤ 5 cm combinés, si possible, avec un revêtement coloré |
Aménagement végétal * |
Éviter la circulation motorisée sur l’espace dédié aux cyclistes |
Potelets à mémoire de forme |
Potelets à mémoire de forme |
Aménagement végétal * |
Agir comme un dispositif d’éveil à la vigilance, dans un contexte où le manque de largeur contraint à utiliser une zone tampon correspondant au minimum recommandé |
Séparateurs de type urbain (caoutchouc) ou bien pavés collés |
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Assurer une continuité visuelle de l’aménagement cyclable (effet de perspective) |
Cet objectif n’est pas pertinent dans un milieu où il y a beaucoup d’intersections. |
Saillies ou éventuellement dispositifs de retenue si la méthode SDFI le justifie |
Aménagement végétal ou saillies ou éventuellement dispositifs de retenue si la méthode SDFI le justifie |
Empêcher le stationnement |
Pas le séparateur en caoutchouc, dans ce cas ! Potelets Barrières de ville |
Potelets |
* Avec un bon agencement et une séparation physique suffisante pour éviter l’intrusion de véhicules sur la piste cyclable séparée.
Tout ceci est également lié au débat sur le choix de l’aménagement cyclable : une piste cyclable séparée ou une piste cyclable marquée ?
Questions fréquentes
Les lignes d’alerte audiotactiles peuvent-elles servir d’éléments séparateurs ?
Non. Les lignes d’alerte audiotactiles ne sont pas des éléments séparateurs.
Cela reste du marquage, franchissable aisément, qui n’empêche nullement de rouler ou de stationner sur la piste cyclable séparée. Cet usage du marquage audiotactile n’a pas seulement un caractère inadapté. Il pourrait mettre en danger les personnes porteuses d’une déficience.
Le choix se portera plutôt sur les délimiteurs en saillie, chanfreinés et avec un profil non agressif.
Les dispositifs de retenue ne présentent-ils pas un risque spécifique pour les cyclistes ?
Les glissières de sécurité habituellement placées le long des routes sont conçues afin de ne présenter aucune aspérité ou partie tranchante en cas de contact côté voirie. Les poteaux de fixation, profilé métallique saillant, écrous qui présentent un danger sont reportés à l’arrière du dispositif de retenue et présentent un risque pour les cyclistes se trouvant de l’autre côté dans le cas d’un dispositif de retenue standard non adapté. Du fait de leur hauteur limitée, ils présentent également un risque de basculement par-dessus celui-ci et de chute sur la route en cas de choc avec ceux-ci.
Plusieurs solutions sont envisageables :
→ soit ils sont séparés de la piste cyclable par une zone tampon de sécurité ;
→ soit les dispositifs de retenue sont de type spécifique
Exemple de dispositif spécifique : rehausse main courante – © Gracq
Sources et infos
Nouvelle formulation de la recommandation concernant les potelets souples. Ajout d'une solution dans l'inventaire des éléments séparateurs : les pavés collés.
– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.
Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.