concept Fiche n°266

Passages pour piétons: les principes de base

Comprendre la fonction du passage piéton dans l’organisation de la voirie et bien choisir son emplacement

 

→ Les passages piétons sont implantés de préférence en agglomération.

→ Ils ont pour fonction de réguler les flux de piétons dans l’espace public.

→ Ils donnent la priorité aux piétons sur les autres usagers de la route.

→ Un passage piéton n’est implanté que si sa présence se justifie et s’il réunit les critères de sécurité.

 → En section, il est fortement déconseillé de tracer un passage piéton sur une voirie où la V85La vitesse en dessous de laquelle roulent 85% des conducteurs. est supérieure ou égale à 70km/h car un piéton manifestant son intention de traverser ne sera pas perçu par un conducteur roulant à 70 km/h.

Un passage piéton n’offre aucune sécurité physique : ne pas confondre « priorité » et sécurité ».

Qu’est-ce qu’un passage piéton ?

« Les passages pour piétons sont délimités par des bandes de couleur blanche, parallèles à l’axe de la chaussée.» (art 76.3 AR)

Différents aménagements peuvent compléter le marquage (îlots refuges, plateaux, éclairage, signaux lumineux de circulation).

Les passages piétons répondent également à des critères de sécurité et d’opportunité.

Ils sont aménagés différemment selon qu’ils se situent en carrefour ou en section.

Les passages piétons font partie d’un itinéraire piéton et sont bordés de trottoirs.

Pour privilégier un cheminement accessible à tous, des aménagements en faveur des PMR doivent être réalisés (dalles podotactiles, lignes guide, abaissement de bordures, pente des trottoirs).

 

A quoi sert un passage piéton ?

Tracer un passage pour piétons permet de regrouper les flux de piétons. C’est une façon de canaliser, d’organiser les déplacements dans un espace donné.

Un piéton peut toujours traverser une voirie où bon lui semble, sauf si un passage piéton se trouve à moins de 20m de cet endroit. Il est alors obligé d’emprunter la traversée piétonne.

Le piéton hors passage doit également adopter un comportement précis : traverser perpendiculairement à l’axe et ne pas s’attarder ou s’arrêter sans nécessité sur la chaussée.

Les passages piétons ont pour fonction de donner la priorité aux piétons sur les autres usagers de la route.  (code de la route art 40.4.2)

Le piéton qui traverse au droit d’un passage piéton bénéficie d’une priorité absolue, de sorte que l’automobiliste qui ne cède pas le passage au piéton commet une infraction du troisième degré.

 

Pourquoi donner la priorité aux piétons ?

La priorité a été donnée aux piétons parce qu’une partie non négligeable de ceux-ci sont des usagers particulièrement vulnérables.

⇒ les enfants De petite taille, ils ont en outre une faible perception du danger.
⇒ les personnes âgées Elles se déplacent lentement et ont parfois des capacités cognitives affaiblies.
⇒ les personnes à mobilité réduite (PMR) Elles recherchent des cheminements adaptés à leur mode de déplacement.

 

Ce qui sera valable pour les usagers les plus vulnérables le sera pour tous les autres usagers.

 

Un passage piéton assure-t-il la sécurité aux piétons ?

Celui qui pense tracer un passage piéton POUR assurer la sécurité du piéton se trompe !

Priorité n’est pas sécurité

Un passage piéton n’offre aucune sécurité physique et peut même donner une fausse impression de sécurité, les usagers ayant fini par confondre « priorité » et « sécurité ».

 

Vidéo sélectionnée sur le site ottocoach.be de l’AWSR : https://youtu.be/k8c2hjiTDPo

 

Les statistiques et informations de l’AWSR montrent que le piéton est encore trop souvent victime d’accidents au niveau des passages pour piétons.

Différents paramètres influencent la sécurité du piéton lorsqu’il emprunte un passage piéton, certains ne sont pas liés à l’infrastructure et d’autres le sont.

Indépendamment de l’infrastructure, le niveau de risque varie selon les circonstances :

© Pixabay

L’obscurité complique les choses

– Le conducteur a une mauvaise perception du piéton montrant son intention de traverser

– Le piéton a une mauvaise perception de la distance et de la vitesse du véhicule en approche

 

© Adobe Stock

Les conditions météorologiques jouent un rôle

– Luminosité particulière

– Soleil rasant

– Éblouissement

– Pluie, verglas / neige

 

© Adobe Stock

Tous les piétons n’ont pas le même profil

– Adulte, adolescent ou enfant,…

– Manque de vigilance

– Vêtements sombres en cas de luminosité trop faible ou d’éclairage non performant

 

© Adobe Stock

Tous les conducteurs ne réagissent pas de la même façon

– Age, sexe (L’analyse du risque «selon l’âge et le genre des conducteurs et victimes » est réalisée par l’AWSR dans ses études sur l’accidentalité)

-Manque de vigilance

– Vitesse en corrélation avec la distance de freinage

– État du véhicule

 

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© Communication interministérielle de l’État en département – Préfecture du Var

 

La vitesse : un facteur primordial

Les conséquences d’un choc entre un véhicule et un piéton sont aggravées par la vitesse pratiquée.

 

A 70km/h, le choc est mortel dans 100% des cas pour le piéton !

 

 

Pour en savoir plus sur les effets de la vitesse:

 

C’est pourquoi,

à 70 km/h et plus

– En section, il est préférable d’éviter de tracer un passage piéton sur une voirie où la vitesse V85 est supérieure ou égale à 70 km/h.

– Par opposition à ce cas de figure, s’il y a un giratoire ou un carrefour à feux, alors le passage pour piétons est tracé.

Quelle que soit la vitesse maximale autorisée, l’enjeu est que le conducteur adapte sa conduite à l’approche d’un passage pour piétons.

Pour cela, il est important de rendre perceptible la présence d’activité humaine régulière autour de la voirie et d’aménager afin que la limitation de vitesse soit crédible.

Si pour des raisons justifiées il est décidé de tracer un passage pour piétons sur une voirie où la vitesse pratiquée est supérieure ou égale à 70 km/h, une analyse rigoureuse du site s’impose.

Il faut veiller au respect des critères de sécurité et renforcer l’aménagement de la traversée dans son ensemble (avec des îlots refuges par exemple).

A SURVEILLER :

– La visibilité
– La vitesse
– La longueur de la traversée
– Le trafic des véhicules hors agglomération
– L’aménagement piéton

 

Méthodologie

Pour analyser si un passage piéton existant ou à créer répond de manière appropriée aux critères de sécurité et d’opportunité, une méthodologie a été créée.

 La méthodologie permet :

  • d’établir les actions à mener sur le terrain pour permettre l’implantation du passage piéton ;
  • d’expliquer les motifs d’un éventuel refus dans le cadre d’une demande d’implantation d’un passage piéton.

Ajoutons enfin que pour formaliser la décision de tracer un passage piéton, après avoir envisagé l’aspect technique, il faut s’occuper du volet juridico-administratif.

L’adoption d’un règlement complémentaire est nécessaire et il existe un modèle concernant ce type de mesure.

 

Sources et infos

Dates de mise à jour
01 juin 2019
chapitre 2 – texte “Un piéton peut toujours traverser une voirie où bon lui semble, sauf si un passage piéton se trouve à moins de 20m de cet endroit. Il est alors obligé d’emprunter la traversée piétonne"
01 août 2024

Chapitre 6 : mise à jour des liens

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Avertissements

– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.

Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be) sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.