pratique Fiche n°291

La zone cyclable

Qu’est-ce qu’une zone cyclable ?

La zone cyclable est définie comme "une ou plusieurs voies publiques où des règles de comportement spécifiques sont d'application en ce qui concerne les cyclistes. Le début est indiqué par le signal F111 et la fin est indiquée par le signal F113." (Article 2.61 du code de la route)

La particularité principale des zones cyclables réside dans le fait que le comportement des véhicules motorisés est subordonné à celui des cyclistes.

« Le cycliste peut utiliser toute la largeur de la chaussée lorsqu’elle n’est ouverte qu’à son sens de circulation et la moitié de la largeur située du côté droit lorsqu’elle est ouverte aux deux sens de circulation. »

En Belgique, le dépassement des cyclistes par les véhicules motorisés y est interdit et la limitation de vitesse est fixée à 30 km/h.

Les conducteurs de cyclesLe terme ''cycle'' désigne tout véhicule à deux roues ou plus, propulsé à l'aide de pédales ou de manivelles par un ou plusieurs de ses occupants et non pourvu d'un moteur, tel une bicyclette, un tricycle ou un quadricycle. L'adjonction d'un moteur électrique d'appoint d'une puissance nominale continue maximale de 0,25 kW, dont l'alimentation est réduite progressivement et finalement interrompue lorsque le véhicule atteint la vitesse de 25 km/h, ou plus tôt si le conducteur arrête de pédaler, ne modifie pas la classification de l'engin comme cycle. Le cycle non monté n'est pas considéré comme un véhicule. Les tricycles et les quadricycles d’une largeur maximale d’un mètre sont assimilés aux cycles.(article 2.15.1 du code de la route) ou de vélos électriques speed pedelecsTout véhicule à deux roues à pédales, à l’exception des cycles motorisés, dont l’assistance au pédalage permet d’atteindre 45km/h max., à moteur électrique ou à combustion interne dont la puissance est inférieure à 4kw. Il est considéré comme un cyclomoteur classe B. Le speed pedelec a la même apparence qu’un vélo classique ou à assistance électrique mais il s’agit bien d’un vélomoteur. sont assimilés aux cyclistes. (Article 22novies du code de la route)

 

Quels sont les points d’attention pour bien aménager une zone cyclable ?

La rue se situe sur un axe cyclable important avec la volonté d’avoir, à terme, plus de cyclistes que d’automobilistes.

A examiner, en pratique :

→ La longueur de la section
→ Le gabarit de la voirie
→ Le régime de priorité
→ Le stationnement
→ Le revêtement
→ La déclivité

 

Le principe de la zone cyclable consiste à aménager une voirie ou un quartier où le trafic potentiel des cyclistes est important pour lui donner l’avantage sur le trafic automobile.

Ce qui la différencie de la zone 30, de la zone résidentielle et de la zone de rencontre, c’est sa longueur  ou  son périmètre (généralement plus réduits), un régime de priorité adapté et surtout l’interdiction pour les automobilistes de dépasser les cyclistes.

Il faut une dynamique orientée vers un changement de mobilité : le but est qu’à terme dans la zone cyclable, il y ait plus de cyclistes que d’automobilistesLes valeurs avancées aux Pays-Bas, par exemple, sont de l’ordre de 1000 cyclistes par jour. L’objectif est d’atteindre, aux heures de pointe, une quantité de cyclistes 2X supérieure au nombre de véhicules motorisés..

Le schéma d’aide à la décision, consultable pour savoir quel aménagement cyclable choisir, montre que la création d’une zone cyclable, où la mixité des usagers est la règle, n’est pas adapté à des voiries avec un trafic motorisé élevé.

Comme la vitesse est limitée à 30 km/h, des aménagements modérateurs de vitesse seront éventuellement préconisés. Ils devront être compatibles avec la pratique du vélo.

 

Dans une voirie située sur une ligne régulière de bus, l’OTWGroupe TEC (nom changé le 01/01/2019) sera consulté.

 

 

Par ailleurs, une série de paramètres sont à examiner avec attention :

→ La longueur de la section

Le concept de zone cyclable prévoit que les cyclistes ne peuvent pas être dépassés par les véhicules motorisés.

De préférence, les sections devraient être relativement courtes pour éviter la frustration des automobilistes et diminuer le risque de dépassement.

 

→ Le gabarit de la voirie

Le gabarit de la voirie doit être compact tout en restant cohérent avec l’espace que le cycliste peut occuper. Ainsi, dans une voirie à double sens dont la largeur de passage libre est inférieure à 4 m, il est déconseillé d’établir une zone cyclable. Pour des voiries d’une largeur de passage libre supérieure à 5,5 m, il convient de requalifier l’espace public.

Si l’espace de circulation sur la voirie est trop étendu, il devient peu crédible que les cyclistes puissent occuper pleinement cet espace. Or, tel est l’enjeu de la zone cyclable.

L’option d’aménagement doit tenir compte aussi des besoins des piétons. Ainsi, dans certains cas, une zone de rencontre pourrait être plus opportune qu’une zone cyclable.

 

→ Le régime de priorité

Le régime de priorité peut, le cas échéant, être adapté.

Malgré les vitesses réduites, la priorité de droite ne doit pas forcément être retenue dans le cas de la zone cyclable car il s’agit d’attirer et de concentrer au maximum le transit cycliste en lui offrant un axe attractif.

 

→ Le stationnement

Le stationnement doit être géré et la façon de l’organiser doit être étudiée avec attention.

En pratique, la situation sera appréciée sur base d’une analyse des avantages et inconvénientsL'analyse varie en fonction des contrainte locale, comme la présence d'un virage, par exemple au cas par cas.

Dans une rue en ligne droite, le stationnement à gauche est plutôt à privilégier. Sa spécificité est qu’il diminue les conflits liés à l’ouverture des portières.  En même temps, il engendre un risque particulier si on aménage un SUL, car le conducteur qui veut quitter son emplacement n’a pas une parfaite visibilité sur les cyclistes qui arrivent d’en face.

Un marquage central avec des chevrons ou une bande centrale peut éventuellement être apposé pour inviter le cycliste à prendre sa place dans la zone cyclable. C’est une mesure de réduction du risque.

Dans les voiries à double sens de circulation, si la largeur de passage libre est inférieure à 4 m hors stationnement, il est déconseillé d’établir une zone cyclable.

  

→ Le revêtement

Le revêtement doit être confortable.

Le revêtement de la voirie doit offrir un confort de roulage cohérent avec les besoins des usagers cyclistes. Par exemple, la création d’une zone cyclable en pavés bombés de pierre naturelle n’est pas optimale.

 

→ La déclivité

La déclivité est un facteur qui intervient également dans le choix de l’aménagement en zone cyclable.

On considère généralement qu’une pente n’excédant pas 3% ne pose pas de problème particulier pour la plupart des cyclistes. Au-delà, cela peut devenir un peu plus compliqué car un cycliste ralenti par la montée a tendance à louvoyer pour maintenir son équilibre.  Dans le sens de la descente, certains peuvent dévaler la pente à une vitesse élevée. Dès lors, une zone cyclable dans une rue en pente doit être analysée pour la sécurité de tous.

 

Quelle signalisation utiliser ?

Les signaux indiquant respectivement le début et la fin d'une zone cyclable sont les signaux F111 et F113.

 

F111 det.png   F113-zone-cyclable-det.png F113 det.png
F111    F113

 

Les signaux F111 et F113 avec une validité zonale ZF111 det.png ZF111 fin det.png, mis en place avant le 1er avril 2023 peuvent être maintenus jusqu'au 1er janvier 2032, et les signaux comportant la mention "Rue cyclable" F111 rue cyclable det.png F113 rue cyclable det.png installés avant le 1er avril 2023 peuvent être maintenus jusqu'au 1er janvier 2035.

 

En pratique, un panneau F111 « rue cyclable » F111-rue-cyclable-det.png installé en 2022, par exemple, reste en place jusqu’au 1er janvier 2035 au plus tard. Cependant, la règle qui, dans le Code de la route, indiquait que la « rue cyclable » prenait fin au prochain carrefour n’est plus d’application.

Dès lors, il y a lieu d’indiquer clairement la fin de validité du signal F111 (ancien modèle) en installant, au carrefour, un signal F113 F113 det.png (nouveau modèle sans la mention « zone cyclable »).

 

Comment faire comprendre à l’usager qu’il circule dans une zone cyclable ?

Aux accès, la réalisation d’un aménagement de type « effet de porte » est impératif.

Il faut jouer sur l’effet visuel au moyen d’un marquage au sol aux entrées de la zone cyclable, combiné avec un aménagement physique, une coloration du revêtement, voire avec un changement de revêtement.

 

→ Marquage

Des marquages au sol (reproduisant la signalisation) seront présents aux entrées de la zone cyclable. Ils pourront éventuellement être rappelés après chaque carrefour.

Où les implanter ?

– Au centre de chaque demi-chaussée pour les voiries à double sens

– Dans l’axe de la chaussée pour les voiries à sens unique

Le logo de la zone cyclable doit être d’une taille suffisante pour être visible par l’ensemble des usagers : minimum 120 cm x 180 cm.

Des logos « vélo » complémentaires (de 150 cm x 90 cmDimensionnement standard ) peuvent être apposés pour renforcer la visibilité et le statut de l’aménagement..

E.3.02.08-schema-3.2-150x90-1.png

Dans le cas d’une zone cyclable avec un SUL (Sens Unique Limité), des logos vélo de dimension inférieure doivent être apposés en contresens sur le côté droit Du point de vue du cycliste qui accède au contresens. de la chaussée.

 

Dispositifs ralentisseurs ou trottoir traversant

Des aménagements physiques tels qu’un rétrécissement de la voirie, un trottoir traversant ou un plateau (à rampe sinusoïdale) aux entrées de la voirie peuvent mettre en évidence la présence d’une zone cyclable. Dans tous les cas, il y a lieu de tenir compte de l’éventuelle gêne de ces aménagements pour les cyclistes.

Dans le contexte d’une zone cyclable, les coussins sont déconseillés car ils obligent les cyclistes à effectuer un dévoiement et restreignent l’espace dédié au vélo.

 

→ Revêtement

La zone cyclable doit être clairement identifiable. Il est recommandé de privilégier un revêtement différencié par rapport aux rues avoisinantes, soit sur toute la longueur de l’aménagement, soit sur le début de l’aménagement, c’est-à-dire les 10 premiers mètres. L’utilisation de la couleur est facultative. Si le gestionnaire opte pour une coloration, des variations de gris ou d’ocre sont recommandées tandis que l’usage de la couleur rouge est à proscrire puisque cette couleur est réservée à la mise en évidence d’une zone de conflit.

 

Aide à la conception des plans de signalisation

Aménagement d’une zone cyclable unidirectionnelle dans une voirie avec stationnement à gauche en vue de diminuer les conflits liés à l’ouverture des portières

E.3.02.08 Figure 1.pngFigure 1

 

Aménagement d’une zone cyclable unidirectionnelle avec SUL, dans une voirie sans stationnement et avec un trottoir traversant en entrée

Présence d'un SUL et d'un trottoir traversant

E.3.02.08 Figure 2.pngFigure 2

 

Aménagement d’une zone cyclable unidirectionnelle avec SUL, dans une voirie avec stationnement à gauche

Présence d'un SUL

E.3.02.08 Figure 3.pngFigure 3

 

Aménagement d’une zone cyclable bi-directionnelle, dans une voirie avec stationnement latéral des deux côtés

E.3.02.08 Figure 4.pngFigure 4

 

Aménagement d'un quartier en zone cyclable

E.3.02.08 Figure 5.png

 

Aménagement d'un quartier comprenant un SUL en zone cyclable

E.3.02.08 Figure 6.png

 

Sources et infos

Dates de mise à jour
04 août 2021
Adaptations suite à la suppression du F113 (Ch1 et Ch3 Légal, Ch4 – Revêtement : “…c’est-à-dire les 10 premiers mètres, avec dans ce cas un rappel à chaque carrefour.", Ch5 les schémas)
21 octobre 2021

Adaptation des 4 schémas du chapitre 5 – Analyse de cas

04 octobre 2022

Chapitre 3 : aspect légal et texte concernant le F113.

02 mai 2023

Modifications suite au changement du Code de la route du 1er avril 2023.

03 août 2023

Chapitre 3 : ajout d'un "Que faire-si ?" (Anciens signaux F111 : indication de la fin de la zone)

Une erreur ? Une question ?
Reférences/Sources
Vers le lexique
Avertissements

– Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre L-2.(signalisation verticale) et Chapitre C. 53. (Matériaux de signalisation verticale)

Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be)sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.