pratique Fiche n°249
  • Publication 22 juin 2023

Signalisation des virages

Pas de signalisation nécessaire ? Un balisage renforcé dans le virage ? Une combinaison de différents équipements ? Une signalétique avant le virage ? Les solutions sont multiples.

 

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Quel est le but recherché ?

Pour atteindre l’objectif de diminution des accidents dans les courbes, la signalisation peut incontestablement jouer un rôle.

Lorsque c’est nécessaire, elle aide le conducteur à estimer le degré de dangerosité du virage. Elle lui donne les indications qui l’incitent à ajuster son comportement et à contrôler sa trajectoire.

Dans le cadre du balisage des routes, les virages sont avant tout signalés en fonction de leur lisibilité et de la visibilité, mais la gestion du risque s’appréhende aussi en examinant d’autres paramètres comme la différence entre la vitesse d’approche et la vitesse de conception Vitesse à laquelle le virage peut être emprunté en toute sécurité .

La mise en cohérence de la signalisation de virages successifs sur un itinéraire est importante également.

Une méthodologie simplifiée a été mise au point pour l’évaluation du niveau de risque des virages.

 

Principes de base

Excepté pour les voiries unidirectionnelles, quelle que soit la signalisation choisie, cette dernière doit être envisagée et analysée séparément dans les deux sens de circulation.

Les ronds-points ne sont pas considérés comme des virages. Ils ne sont donc pas signalés comme tels.

Si le niveau de risque estimé est faible, le balisage des routes et donc des virages peut se limiter à des dispositifs horizontaux de type marquage routier et/ou des dispositifs verticaux de type délinéateurs.

 

Marquage routier

- Le marquage longitudinal (marquage de l’axe et ligne tracée sur le bord de la chaussée) participe à améliorer la lisibilité et la visibilité. Il répond aux performances de visibilité de nuit par temps de pluie (VNTP) et par temps humide (VNTH). Pour augmenter l’attention des conducteurs, hors zones habitées, il peut être vibrant. Les spécifications se trouvent au chapitre L.4.2. du CCT Qualiroutes - Chapitre L.

- Dans de rares cas, le marquage peut être renforcé par des plots réfléchissants ou « yeux de chats » suivant le chapitre C.52.1.1.5.1. CCT Qualiroutes - Chapitre C.

 

Délinéateurs de type D3 (aussi appelés potelets de balisage)

Le délinéateur de type D3 a la forme d'une lame cintrée ou d'un corps creux à arêtes parallèles. Les arêtes latérales et supérieures du potelet sont arrondies. Cet équipement répond aux spécifications du chapitre C.62.2.2.2.1 du CCT Qualiroutes - Chapitre C. Il est donc muni de rétroréflecteurs. Son dimensionnement est le suivant (en mm) :

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Cataphote

Comment disposer les potelets ?

Ils sont correctement installés si les rétroréflecteurs orange sont visibles à droite et les rétroréflecteurs blancs à gauche. L’implantation (l’entredistance, l’écartement par rapport au bord de la chaussée) et l’orientation par rapport à l’axe de la route se décident au cas par cas, en fonction de différents paramètres (présence d’éclairage public, succession de courbes, configuration précise des lieux …).

Précisions techniques concernant l’écartement entre délinéateurs

Dans les alignements droits, les délinéateurs sont placés en face l'un de l'autre. Ils sont distants de 50 m. Toutefois, si la voie est éclairée, les délinéateurs sont placés à mi-distance entre deux poteaux d'éclairage successifs.

Pour un rayon R, l'entredistance est de D = 8 + 0,04 R.

Dans l'alignement droit qui précède la courbe, le dernier délinéateur à entredistance normale est celui qui précède le point de tangence ; à partir de celui-là, l'entredistance est celle résultant de la formule jusqu'à ce que soit dépassé le point de tangence avec l'alignement droit suivant.

Si un alignement entre deux courbes successives est inférieur à 200 m, l'entredistance entre les délinéateurs doit être adaptée en fonction des entredistances trouvées pour les deux courbes successives.

 

Signalisation verticale en amont du virage

Un virage pouvant être négocié sans danger en circulant à la vitesse maximale autorisée ne doit pasL’argument à entendre est que si les signaux de danger viennent à se multiplier sans raison, la signalisation verticale des virages dans son ensemble finira par être dévalorisée. être signalé à distance.

Un virage est signalé au moyen d’un signal de danger lorsque la visibilité en approche est mauvaise ou lorsqu’une réduction sensible de la vitesse est indispensable pour poursuivre sa route dans de bonnes conditions.

 

Signaux : virages dangereux A1a , A1b , A1c et A1d

A1a-det.png A1b-det.png A1c-det.png A1d-det.png
A1a A1b A1c A1d

- Le sens de la courbe doit correspondre à la réalité du terrain (virage à gauche, virage à droite, succession de virages avec premier virage à gauche, succession de virages avec premier virage à droite).

- Il est recommandé d’indiquer sur un additionnel type I la distance à laquelle se situe le danger.

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- Le cas échéant, un additionnel type II signale la distance sur laquelle le danger se maintient.

- Des additionnels libres de type « virage dangereux » peuvent compléter la signalisation de base, mais il y a lieu de ne pas généraliser ces ajouts.

- Les panneaux respectent les dimensions minimales liées aux vitesses d’approche.

  Inférieur-ou-égal.png 50 km/h 700 mm
  > 50 km/h Inférieur-ou-égal.png 90 km/h 900 mm
  > 90 km/h 1100 mm

 

Mesures complémentaires admises quand le risque est important

► Signalétique W-C.2.02.02.012 Virage dangereux det.png

► Signalisation lumineuse

Bandes vibrantes transversales

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Commentaire

Ces outils doivent être utilisés avec parcimonie. Ils ne se substituent pas à la signalisation règlementaire de base.

- L’alerte visuelle produite par le signal A1 A1b-det.png sur fond jaune fluorescent est clairement un rappel du risque.

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- Une signalisation lumineuse (feu orange clignotant ou signal A1 A1b-det.png lumineux) peut être pertinente sur certains sites, particulièrement en cas de mauvaise visibilité.

- Le marquage vibrant transversal est un moyen utilisé pour répondre aux problèmes de comportement comme l’inattention, la somnolence.

 

Signalisation dans la courbe

Pour souligner les caractéristiques géométriques du site, la signalisation de base (marquage au sol et délinéateurs) peut être complétée au moyen de panneaux à chevrons (signalisation verticale conforme au chapitre C53 du CCT Qualiroutes - Chapitre C.)

Sauf cas particulier, ce dispositif de signalisation accompagne le conducteur sur toute la longueur de la courbe, jusqu’en sortie de virage.

 

Panneaux monochevrons : type V

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A-retenir-jaune-det.png

Les premiers chevrons doivent être visibles en amont du virage.

- Leurs dimensions réglementaires de base sont : 900x900 mm. Néanmoins, aux vitesses inférieures à 90 km/h, des dimensions réduites à 700x700 mm peuvent être appliquées, de même qu’un format de 400x400 mm en agglomération ou un format encore plus petit si cela doit s’intégrer dans un espace contraint.

- Les monochevrons offrent une grande souplesse d’installation. La règle d’implantation communément utilisée est la suivante :

Pour un rayon R, l’entredistance est de D = 8 + 0,04 R. Ceci donne pour différents rayons :

  • R = 50 m, entredistance de 10 m entre les monochevrons
  • R = 100 m, entredistance de 12 m entre les monochevrons
  • R = 150 m, entredistance de 14 m entre les monochevrons
  • R = 200 m, entredistance de 16 m entre les monochevrons

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Avec cette répartition des panneaux monochevrons F-balise-type-V-det.png, l’interdistance visuelle et subjective est plus faible en amorce de courbe.

- Dans les virages serrés, le positionnement des panneaux monochevrons F-balise-type-V-det.pngpeut être plus dense, leur alignement visuel produisant un effet proche de celui du panneau multichevrons.

- Si le risque ne se situe qu’en début de virage (le rayon de courbure augmentant), ils ne sont généralement pas répétés jusqu’à la sortie du virage.

 

Panneaux multichevrons

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Ils sont de moins en moins utilisés au profit du monochevron.

Leurs tailles et longueurs varient en fonction des vitesses d’approche et du profil du virage. Ils sont considérés comme pertinents dans :

- les virages courts ou en présence d’un obstacle particulier dans le virage ;

- dans un virage à courbe variable rentrante où ils sont placés juste avant le resserrement critique du changement de courbure.

 

Mesures complémentaires admises quand le risque est important

Des mesures complémentaires peuvent être envisagées pour les virages identifiés comme accidentogènes et où le différentiel de vitesses continue d’être important :

  • Renforcement de la visibilité des panneaux monochevrons : un pourtour jaune fluorescent peut être utilisé, sans changer toutefois les dimensions de base du panneau monochevron. Cet équipement peut être associé (mais ne doit pas l’être impérativement) aux mesures complémentaires admises en amont du virage.
  • Installation de chevrons lumineux.

 

Cas particuliers

Virages multiples avec faible visibilité

Une attention particulière est portée aux routes composées de lacets, avec des courbures dans différentes directions, par exemple en zone boisée. Avant le premier virage et en veillant à ce que le sens de courbe corresponde bien à la réalité du terrain, le signal utilisé est soit le A1c A1c-det.png, soit le A1d A1d-det.png. C’est un contexte où il est conseillé d’indiquer la longueur du tronçon concerné avec un additionnel de type II.

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Une mesure complémentaire a été apportée, il y a quelques années : un plan d’actions « Sécurité des motards » a été concerté puis mis en œuvre sur le réseau régional et des panneaux de sensibilisation ont été posés sur une quarantaine de tronçons de routes sinueuses, à l’attention des motocyclistes.

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Cette opération a eu lieu en partenariat avec l’a.s.b.l. FEDEMOT et avec les zones de police qui effectuent des actions de prévention et de contrôle sur ces mêmes axes.

 

Utilisation du panneau additionnel type VIII

Additionnel-Type-VIIIa-det.png
Lorsqu’une voirie prioritaire s’infléchit dans un carrefour et que sa continuité n’apparaît pas clairement, son tracé dans le carrefour peut être indiqué par une signalisation additionnelle de type VIII sous les signaux B9 B9-det.png et B15 B15a-det.png. Article 8.11 du Code du gestionnaire

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Contextes avec dispositifs de retenue

B.3.03.01 Photo 9 redim.png B.3.03.01 Photo 10 redim.png
Exemple de virage équipé pour la prise en compte des 2RM Exemple où des délinéateurs de type D4 ont été mis en place

 

La gestion des obstacles (ou méthode S.D.F.I.) préconise en dernier recours le placement de dispositifs de retenue. En béton coulé ou métalliques, le but premier des barrières de sécurité est d’isoler l’obstacle non déplaçable. Dans une courbe, il est recommandé d’apporter de la rétroréflexion sur cet équipement, donc d’utiliser des délinéateurs. Si on installe des dispositifs de retenue dans un virage, les délinéateurs de type D3 doivent être déposés et remplacés par des délinéateurs particuliers de type D4.

 

Délinéateurs D4 ou balises pour fixation sur dispositif de retenue

Selon la nature du dispositif de retenue (béton coulé ou glissières métalliques), les rétroréflecteurs R2 de ces délinéateurs se situent sur la partie supérieure de la barrière ou dans le creux de la lisse. Les couleurs normalisées sont orange pour être visibles à droite et blanc pour être visibles à gauche. En virage, ils sont placés face dirigée vers les véhicules. Cet équipement répond aux spécifications des chapitres C.62.2.2. et C.62.2.4.2. du CCT Qualiroutes - Chapitre C

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Mesure complémentaire admise quand le risque est important

Si le virage présente un haut niveau de risque, en plus des délinéateurs, une autre mesure de sécurisation peut être prise : les dispositifs de retenue peuvent être peints.

La bonne pratique consiste alors en une mise en peinture rappelant les éléments de dévoiement new jersey de chantier, en deux couleurs contrastées rouge et blanc, apposées en alternance.

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La mise en peinture des dispositifs de retenue permet d’augmenter la lisibilité de la route.

 

Sources et infos

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Avertissements

Les prescriptions techniques (pour les travaux routiers effectués sur le réseau régional et pour les travaux routiers subsidiés effectués sur le réseau communal) se trouvent dans le document de référence : CCT – Chapitre C et Chapitre L.

Les informations publiées dans la Sécurothèque (https://securotheque.wallonie.be)sont fournies à titre informatif. Sur le terrain, la réalisation des aménagements découle d’exigences spécifiques, examinées au cas par cas.