Qu’est-ce qu’une cyclostrade ?
Une cyclostrade est avant tout une liaison cyclable à haut niveau de serviceUn niveau de sécurité, de confort et d’efficacité renforcé en matière de garantie de temps de parcours, de largeur disponible, de planéité, de qualité de revêtement, d’éclairage, d’entretien, d’offre de stationnement., telle que définie par le décret du 24 novembre 2022, reliant une ville et sa périphérie, les grands pôles de services, d’activités ou d’intermodalité.
Elle se caractérise essentiellement par :
→ son caractère structurant (l’épine dorsale) dans le réseau cyclable fonctionnel. Elle constitue donc avant tout une liaison cohérente et continue entre pôles. S’y greffent le réseau cyclable supra-local et le réseau cyclable local.

→ un aménagement très qualitatif. Elle consiste autant que possible en un aménagement autonome bidirectionnel sûr, confortable et adapté à différents types de cyclistes. Sur des portions minoritaires de la liaison, lorsque l'aménagement optimum n'est pas possible en raison des circonstances locales, la cyclostrade doit rester le meilleur itinéraire possible pour une personne se déplaçant à vélo sur le trajet desservi. Le standard d'aménagement d'une cyclostrade est en tout cas supérieur à celui d'un aménagement cyclable classique.
→ une utilisation potentiellement élevée et un public varié. Elle est dimensionnée pour accueillir un nombre important de cyclistes à termeA l’horizon 2040., équipés de vélos variés (speed pedelecs et vélos cargos, notamment).

© Provincie Vlaams-Brabant – Interreg North-West Europe CHIPS project
Les cyclostrades sont inclusives. Elles ont pour fonction d’accueillir l’ensemble des usagers de tous âges se déplaçant quotidiennement en cycles,
à savoir les divers types de vélos sans assistance Code de la route – art. 2.15.1, al.2, 3 et 4 : moteur d’aide au pédalage ≤ 0.25 kW, vitesse ≤ 25 km/h , les vélo à assistance électriqueCode de la route – art. 2.15.1, al.4 : moteur d’aide au pédalage ≤ 0.25 kW, vitesse ≤ 25 km/h
et les cycles motorisés,Code de la route – art. 2.15.3 : moteur d’aide au pédalage ≤ 1 kW, vitesse ≤ 25 km/h, homologué L1e-A.
de même que les engins de « micromobilité » non-motorisés,Code de la route - art. 2.15.2. 1° : tout véhicule qui ne correspond pas à la définition d'un cycle, propulsé par la force musculaire du ou des occupants et non pourvu d'un moteur.
ou les engins de « micromobilité » motorisés,Les engins de déplacements motorisés sont définis dans le Code de la route - art 2.15.2. 2° : Tout véhicule à moteur à une roue ou plus dont la vitesse maximale est, par construction, limitée à 25 km/h. dès lors qu’ils dépassent l’allure du pas.
Il s’agit d’itinéraires pour le transport de personnes et de biens (livraisons).
Quels sont les principaux enjeux ?
Attirer de nouveaux cyclistes et offrir une alternative crédible aux déplacements à moteur thermique
La cyclostrade est un élément-clé d’un système de mobilité favorable aux déplacements à vélo. Elle doit contribuer à convaincre des personnes qui n’utilisent pas le vélo actuellement pour leurs déplacements utilitaires d’opter pour ce mode de transport. Le concepteur doit répondre aux besoins de ce public.
Chercher à satisfaire les besoins des cyclistes actuels ne suffit pas. Il faut aller plus loin.
Réduire les temps de parcours
La cyclostrade vise à offrir une infrastructure efficace et sûre, capable de concurrencer la voiture pour des trajets utilitaires. La qualité de l’infrastructure offerte (cohérence de réseau, nombre limité d’intersections, vitesse moyenne de circulation, …) permet d’envisager des déplacements à vélo plus longs que ce qui est généralement admis, et donc d’accroître le territoire accessible à vélo.
La cyclostrade a pour vocation d’accueillir la circulation des speed pedelecs, qui sont les plus à même de concurrencer la voiture sur des distances moyennes. Elle est donc conçue pour permettre des vitesses de circulation relativement élevées pour un vélo. Cependant, quand le contexte le justifie, les vitesses de circulation sur la cyclostrade peuvent être limitées par des mesures de conception ou de signalisation. Ça peut être le cas lorsque la cyclostrade emprunte des tronçons conflictuels (présence de piétons ou cyclostrade empruntant un RAVeL, croisement de la cyclostrade par des accès carrossables, trafic cycliste intense, traversées de voiries, …).
Contribuer à répondre aux enjeux environnementaux et de cadre de vie
La cyclostrade vise à s’inscrire dans son environnement naturel. Il importe de prendre en compte la végétation dans le projet de manière si possible à :
- maintenir ou créer un maillage écologique et compenser les impacts sur la végétation ;
- contribuer à lutter contre les ilots de chaleur et offrir un ombrage apprécié par les cyclistes ;
- protéger la cyclostrade contre le vent et l’érosion par la plantation de haies ;
- offrir un cadre de vie agréable ;
- limiter l’impact de l’aménagement sur le ruissellement des eaux.
Dans le même temps, la cyclostrade contribue à répondre aux enjeux climatiques globaux par un transfert modal vers des moyens de déplacement moins carbonés.
Concevoir des aménagements durables
Les matériaux et la mise en œuvre sont prévus pour assurer une pérennité de la cyclostrade, en adéquation avec le contexte local. Les modalités et la stratégie d’entretien sont réfléchies dès l’amont du projet.